Journée de l’ Académie Vétérinaire de France
Jeudi 26 septembre 2024
Amphithéâtre Agora de L’Ecole Vétérinaire d’Alfort ou en visioconférence
VIVRE AVEC LA FAUNE SAUVAGE
Vers une gestion rationnelle des bénéfices et des nuisances
Coordinateurs : M. Artois, Ch. Dumon, P. Giraudoux B. Ridremont
Un effondrement de la biodiversité est constaté dans les espaces ruraux, notamment des insectes, des oiseaux et des amphibiens, alors même que des populations de certaines espèces, du fait de leur croissance démographique ou de changements dans leur aire de distribution géographique, peuvent poser à l’humanité des problèmes complexes à résoudre. Parallèlement, on considère que 70% de la population humaine sera urbaine en 2050. Dans le contexte du réchauffement climatique, le verdissement des villes engage à de nouveaux rapports entre les habitants et une faune sauvage urbanisée.
Cette évolution globale s’accompagne d’une évolution des mentalités concernant le bien-être animal, induisant des clivages de plus en plus importants entre différentes catégories sociales, voire des contradictions intimes[1] parmi nos concitoyens. Ces clivages se cristallisent de plus en plus autour de jugements sur la « nuisibilité » ou « l’utilité » de certaines espèces arbitrairement essentialisées de ce point de vue, sans toujours que la complexité du socio-écosystème dont elles font partie soit prise en compte de façon objective.
Les formations spécialisées des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage sont engagées à aider les préfets à statuer sur le classement d’espèces jugées susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) sous critères « d'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, ou pour assurer la protection de la flore et de la faune, ou pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou pour prévenir les dommages importants à d'autres formes de propriété » (Article R427-6 du Code de l’Environnement). Des débats récurrents, souvent conflictuels, et des choix finaux qui se terminent parfois au tribunal administratif, les agitent.
Par ailleurs, des dommages sous ces critères peuvent être objectivement constatés à propos d’espèces qui ne sont pas classables ESOD, qu’il s’agisse d’espèces de rongeurs ou d’arthropodes dont certaines peuvent être classées « nuisibles » au titre du Code Rural et de la Pêche Maritime, d’espèces chassables comme certains ongulés (cerfs, chevreuils, sangliers, etc.), mais aussi d’espèces réglementairement protégées (grand cormoran, loup, etc.), dont certaines populations et individus peuvent causer des dommages agricoles ou forestiers problématiques.
La notion de « nuisibilité » (explicite ou périphrasique quand il s’agit d’ESOD) est scientifiquement inappropriée quand elle est appliquée au niveau d’une espèce dans sa totalité. Toutes les espèces sont issues de plus de 3 milliards d’années d’évolution du vivant, et ont montré leur capacité à se maintenir et à contribuer au fonctionnement des écosystèmes dont elles font partie. Cette notion, alors rapportée à l’état d’une population ou même aux individus en cause en un temps et un lieu donnés, est moins inappropriée quand elle est complémentée « nuisible à… ». Le contexte, le type de dommage et qui le subit doivent alors nécessairement être définis objectivement.
Les évolutions décrites plus haut, engagent donc à une évolution parallèle des modes d’évaluation des problèmes et des solutions durables à leur apporter, qui dépassent les statuts réglementaires actuels et certaines pratiques.
La commission Biodiversité se propose donc d’engager une réflexion qui pourrait déboucher sur un avis de l’AVF, sur une méthodologie et une éthique de prise en compte rénovée de la notion de populations animales (ou d’individus) susceptibles d’occasionner des dommages (PAISOD) dans le contexte actuel du réchauffement climatique, de l’effondrement de la biodiversité[2] et de l’urbanisation croissante des populations humaines.
Nous souhaitons dépasser les controverses d'opinion, pour nous appuyer dans cette réflexion commune sur des connaissances factuelles et validées par des protocoles scientifiques
PROGRAMME PROVISOIRE
Matin 8h30 -9h : Accueil 9H-9h30 ministre ou Directeur DGAL ou , ??
Programme scentifique matin 9H30-12h30
Modérateur : Christian Dumon DV, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France,
9h30-10h Prédation Loup par le Pr Nicolas Lescureux, Eco ethnologue, chargé de recherches au CNRS (département dynamique et conservation de la biodiversité équipe interactions humains animaux) UMP-CEPE (Centre d’écologie fonctionnelle et évolurtive ) de Montpellier
10h-10h30 Cohabitation Ours- élevage par Jean-Jacques Camarra, ex Office national de la chasse et de la faune sauvage
10h30-11h Les problèmes liés aux vautours par Frédéric Décante,, DV, président des vétérinaires praticiens d’Occitanie, membre du « comité interdépartemental vautours et activités d’élevage »
11h-11h30 Les problématiques liées aux sangliers par Eva Faure, DV, chargée de mission sanitaire-venaison auprès de la FNC
11h30-12h30 Table ronde. La table ronde sera animée par Christian Dumon, coordinateur de cette matinée , avec réponses aux questions des participants et commentaires d’experts des sujets traités avec des experts
12h30-13h30 BUFFET
Après midi Modérateur : Bertrand Ridremont DV Consultant en santé et nutrition animales .Membre titulaire de l’Académie Vétérinaire de France
13h30-14h Réception officielle de Bertrand Ridremont
14H-14h30 Le frelon asiatique par Samuel Boucher, DV, Labovet Conseil, diplômé en apiculture et pathologie apicole, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France
14h30-15h « Contrôle multifactoriel des populations de campagnols dans un socio-écosystème : une application pratique au massif du Jura » par Patrick Giraudoux
15H- 15h15 « Les chenilles processionnaires, aspect clinique » par François Jolivet, DV, AFVE Agroalimentaire - Hygiène alimentaire, Animaux de compagnie,
15h15-15h45 Les chenilles processionnaires :faut-il cohabiter ?par Marilou Mottet
Ecologue, référente santé-environnement à FREDON France, coordinatrice l’Observatoire des espèces à enjeux pour la santé humaine
15h45 16h15« Les espèces exotiques envahissantes » par Hélène Soubelet, DV, DEA pathologie végétale, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, ANSES
16h15-17h« Approches éco-épidémiologiques des questions de gestion sanitaire : de la rage vulpine à la tuberculose bovine chez les blaireaux, quels enseignements? » par Céline Richomme DV, PhD Ecology, Dipl. ECZM, ANSES Nancy,
Marc Artois, DV "LISAE" : Lorraine Investigation Santé Animale & Environnementale, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France,DV,
(et Stéphanie Desvaux (OFB), Sandrine Lesellier (Anses Nancy), Ariane Payne (OFB) et Anne Van-de-Viele (OFB)
17h-17h30« Les zones humides en France métropolitaine et le risque de leptospirose, les rongeurs semi-aquatiques sont-ils coupables ou présumés innocents ? » par Florence Ayral, DV, DVM, PhD, ECVPH Diplomate, Associate Professor in Infectious Disease. Teaching listed diseases, zoonoses, and epidemiology.VetAgriSup, membre correspondant de l’Académie vétérinaire de France
17h30-18h30 Table ronde/discussion générale avec commentaires d’experts sur les six sujets traités et réponses aux questions des participants. La table ronde sera animée par