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Séances AVF 2021

CONFÉRENCE DU CENTENAIRE DU BCG

HOMMAGE À ALBERT CALMETTE ET CAMILLE GUÉRIN

Jeudi 16 décembre 2021 - 11h30 à 13h

Visioconférence : https://us02web.zoom.us/j/82822789121?pwd=R1I2eHptaXlJeHMzalNxblk3WTNodz09 
ID de réunion : 828 2278 9121 - Code secret : 478717

Alain PHILIPPON

Professeur émérite de bactériologie, Université de Paris,
Membre de l’Académie Vétérinaire de France

« QUID DU BCG 1921... en 2021 »

Le BCG, acronyme de Bilié Calmette Guérin, reste le vaccin le plus prescrit dans le monde. Visant initialement la tuberculose, il a montré de nombreux autres effets bénéfiques en cancérologie (vessie, mélanome malin), comme anti-infectieux vis-à-vis de virus respiratoires (y compris Sars-CoV2), pour le diabète de type 1 et même la maladie d’Alzheimer. Il a depuis sa création suscité de très nombreuses recherches, en particulier génomiques, permettant d’envisager de nouveaux vaccins encore plus efficaces.

Accueil : Jessica ZUCMAN-ROSSI, Directrice du Centre de recherche des Cordeliers, Université de Paris
Présentation : Jean-Pierre JÉGOU, Président de l'Académie Vétérinaire de France
Introduction : Wolf-Hervé FRIDMAN, Professeur émérite d’immunologie, Université de Paris


ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE - 34 rue Breguet 75011 PARIS
academie(at)veterinaire.fr,
academie-veterinaire-defrance.org

Les assemblées générales ordinaires et spéciale pour les élections du Vice-président 2022 de l'Académie Vétérinaire de France (AVF), des membres du Conseil d'administration 2022 de l'AVF et des nouveaux membres de l'AVF se triendront en visioconférence le jeudi 16 décembre 2021 de 9h30 à 17h.

 

Les convocations sont accessibles pour les membres titulaires et émérites dans l'espace membres : Administration, "Assemblées générales et réunions".

La résilience de la faune sauvage aux atteintes à la biodiversité

LA RÉSILIENCE DE LA FAUNE SAUVAGE AUX ATTEINTES À LA BIODIVERSITE

Visioconférence, le lien zoom.us :

https://us02web.zoom.us/j/85938155349?pwd=T0JFS1RvK1poVTIxY1JmL0pqazRGQT09

ID de réunion : 859 3815 5349

Code secret : 053887

Coordination Jean-Luc Angot


14h-14h10 Introduction  Jean-Luc ANGOT, pastpresident de l'AVF

14h10-14h50 1) Les grands singes, espèces emblématiques de nos atteintes - et réparations?- à la biodiversité  par Sabrina KRIEF, primatologue et professeure au MNHN.

Questions-réponses.

Les grands singes, espèces emblématiques des forêts tropicales, sont menacés de disparaître dans les prochaines décennies. Bien que particulièrement résilientes aux activités humaines qui modifient profondément leurs milieux de vie (fragmentation des forêts par l'agriculture intensive, les exploitations minières, les routes souvent associées au braconnage), ces espèces et leurs populations sont révélatrices des atteintes portées à des écosystèmes clés pour la biodiversité et pour l'atténuation du changement climatique. Cette situation pourrait ne pas être irrémédiable si des efforts pour préserver les forêts tropicales par des changements de mode de vie et de consommation, par de nouvelles lois ou par des actions de coopération internationale sont entrepris rapidement.

14h50-15h30 2) Maladies infectieuses et conservation des espèces : Rôle actif des zoos dans la recherche et la lutte contre les risques sanitaires menaçant la biodiversité par Alexis LECU, responsable vétérinaire du Parc zoologique de Paris, MNHN.

Questions-réponses

Qu’elles soient zoonotiques ou non, les maladies infectieuses sont des menaces de plus en plus aiguës sur des espèces animales dont les populations sont de plus en plus restreintes. Les zoos protègent les individus qu’ils conservent contre les maladies infectieuses et leurs recherches sont très utiles pour l’épidémiologie en milieu sauvage et la sauvegarde des espèces menacées en général.

15h30-16h10 3) Le soutien des établissements zoologiques à la biodiversité : métapopulations, recherche et conservation », par Baptiste Mulot, responsable vétérinaire du parc zoologique de Beauval.

Questions-réponses

Présentation du travail de la communauté des parcs zoologiques aussi bien en conservation ex-situ et en recherche et des actions des grandes associations de parcs zoologiques, avec des exemples de missions de recherche et de conservation in-situ menées par ces associations.

Conclusion  Jean-Pierre JEGOU, président de l'AVF

Quel élevage pour demain ? Quel Vétérinaire pour cet élevage ? Le Vétérinaire face aux défis de l'élevage

ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE

Reconnue d'utilité publique par décret du 16 avril 1878

 

« JOURNÉE DU PRÉSIDENT» 

Jeudi 4 Novembre 2021

Salle des Séances de l’Académie Nationale de Médecine

16 rue Bonaparte 75006 Paris

Présentiel sur inscription obligatoire academie(at)veterinaire.fr et visioconférence

                                            _____________

 

Président :  Jean-Pierre JÉGOU

 

Coordinateurs : Christian DUMON, Bertrand RIDREMONT et J-P JÉGOU

 

 Quel élevage pour demain ? Quel vétérinaire pour cet élevage ?

                Les vétérinaires face aux défis de l’élevage

Assumer la transition écologique, c'est développer des activités humaines durables. Dans ce domaine l’élevage, principale source d’alimentation en protéines des société occidentales, est confronté à des attentes qui doivent être analysées et prises en compte. Dans la frénésie de la course aux rendements durant trente glorieuses, les vétérinaires sont toujours restés vigilants au bien-être animal. Depuis les années 2012-2017, ils ont entendu les appels à l’agro-écologie et ont intégré les différentes contraintes climatiques, environnementales et de bien-être animal dans leur suivi des élevages. En présence de professionnels de l’élevage, durant cette journée consacrée aux défis actuels de l’élevage, des agronomes, des vétérinaires de différentes filières et des enseignants des écoles vétérinaires nous présenteront les réponses qu’ils entendent apporter.   

8h30 Accueil

9h Introduction: Jean-Pierre JÉGOU (Psdt AVF), Bernard CHARPENTIER (Psdt ANM)

9h30-11h DE LA DOMESTICATION À L’ÉLEVAGE MODERNE           

                                     Modérateur : Jean-Pierre JÉGOU 

Les évolutions des représentations des animaux dans la société française, Bertrand  HERVIEU, Docteur en Sociologie, ancien président de l’INRA et de l’Académie d’Agriculture de France, Paris,

Aspects génétiques de l’évolution de l’élevage, Etienne VERRIER, Professeur de Génétique AgroParisTech, INRAE, UMR GABI, Académie d’Agriculture de France, Jouy-en-Josas,

Perceptions sociétales de l’élevage, Daniel SAUVANT, Professeur de zootechnie Agro-ParisTech et directeur de l'UMR-INRA Physiologie de la nutrition et de l'alimentation à l'INA Paris-Grignon, Académie d’Agriculture de France et Académie Vétérinaire de France.

                                                       _________

11h-12h ÉLEVAGE EXTENSIF                                                            

Modérateur : François VALON(Psdt Section sciences cliniques AVF)

Grands traits de l’élevage agro-pastoral aujourd’hui en France, Marie-Odile NOZIÈRES-PETIT, Zootechnicienne des systèmes d’élevage, Chercheuse INRAE -UMR Montpellier

La transhumance, Enjeux et avenir d’une pratique millénaire : Christian DUMON, Docteur Vétérinaire,Ancien Président Académie Vétérinaire de France

                                                               ____________

                                                           12h-13h   BUFFET       

                                                               ____________                                    

13H-16h15 ÉVOLUTION DE L’ÉLEVAGE MODERNE  

13h-15h15 ADAPTATION DES FILIÈRES ET RÔLE DU VÉTÉRINAIRE      

Modératrice : Jeanne BRUGÈRE-PICOUX(Pr Honoraire ENVA, Mb AVF et ANM)

Filière avicole : Jocelyn MARGUERIE, Vétérinaire Conseil en filière aviaire, Filiavet, Réseau Cristal, Bressuire – Président de la Commission Aviaire de la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérrinaires (SNGTV),

Filière cunicole :Bertrand RIDREMONT, Docteur Vétérinaire, Consultant en santé et nutrition animales, Angers - Académie Vétérinaire de France, Vice-Président Association Française de Médecine Vétérinaire Porcine (AFMVP), Membre Association Scientifique Française de Cuniculture (ASFC).

Modérateur : Christophe BRARD(Section Sciences Cliniques AVF, Pdt SNGTV)

Filière vache laitière : Jean-Marc Héliez, Docteur Vétérinaire, consultant en production laitière, nutritioniste indépendant, Responsable filière Ruminants, Groupe Chêne Vert, Lécousse ,

Filière porcine : Mélanie LIBER, Docteur Vétérinaire conseil en production porcine, SELAS Breizhpig, Plérin – Présidente de l’Association des Vétérinaires exerçant en Productions Organisées (AVPO), Membre de la Commission Porcine de la SNGTV.

15h15-16h15    ADAPTATION DE L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE  

Modérateur : Pierre SAÏ  (Section Recherche-Enseignement AVF )

Filière vache laitière :  Christine FOURICHON, Docteur Vétérinaire, Professeur en Production animale, épidémiologie et économie de la santé, Directrice UMR 1300 Biologie, Épidémiologie et Analyse de Risque en Santé Animale (BIOEPAR), ONIRIS INRAE, Nantes.

Filière porcine : Maxime DELSART, Docteur Vétérinaire, Maitre de conférences associé, Département Productions animales et santé publique, ENVA, Maisons-Alfort. 

16h15 -17h30     Quel élevage ? Quel vétérinaire ? CONCLUSIONS

                                     Modérateur :  Jean Pierre JÉGOU                    

Invités : représentants  MAA,DGAL, DGER, CGAAER, Académie d’Agriculture de France, CNOV, FNSEA, ANSES 

 

RÉSUMÉS DES PRÉSENTATIONS DU MATIN

 

9h30-11h DE LA DOMESTICATION À L’ÉLEVAGE MODERNE           

                                     Modérateur : Jean-Pierre JÉGOU 

Les évolutions des représentations des animaux dans la société française,Bertrand HERVIEU, Docteur en Sociologie, ancien président de l’INRA et de l’Académie d’Agriculture de France, Paris.

Quatre périodes des Temps Modernes seront retenues :

  • Les animaux aux temps des famines et des disettes;
  • les animaux aux temps des concours et de" l'agriculture perfectionnée";
  • les animaux aux temps des industries agro-alimentaires;
  • les animaux au temps de l'abondance alimentaire.

Aspects génétiques de l’évolution de l’élevage, Etienne VERRIER, Professeur de Génétique AgroParisTech, INRAE, UMR GABI, Académie d’Agriculture de France, Jouy-en-Josas et Alain DUCOS, Professeur de génétique animale à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, au sein de l’Unité pédagogique Élevage et Santé.

Aspects génétiques de l’évolution de l’élevage : une histoire de temps, de moyens et d’organisation sociale.

Dès les débuts de la domestication, il y a plusieurs milliers d’années jusqu’à 15 000 ans selon l’espèce, les humains ont placé les animaux dans des environnements différents de leur milieu naturel et ont exercé diverses formes de sélection essentiellement fondées sur l’observation. La mise en œuvre d’une sélection méthodique, la constitution de races standardisées et l’organisation des éleveurs requise pour cela datent des XVIIIe et XIXe siècles, en Europe, dans le contexte de la révolution industrielle. L’application à l’échelle de programmes de sélection des outils et méthodes de la génétique remontent au milieu (génétique quantitative et des populations) ou à la fin (génétique moléculaire) du XXe siècle, dans un contexte de très forte spécialisation de l’agriculture, des territoires et des populations d’animaux d’élevage. La sélection a entraîné des évolutions spectaculaires de la morphologie, du comportement et de la physiologie des animaux domestiques, dans des pas de temps de plus en plus courts : plusieurs millénaires sous l’effet de la sélection empirique post-domesticatoire ; plusieurs décennies, voire une seule chez les espèces à cycle court, à l’ère de la génétique quantitative. La sélection génomique, déployée dans quasiment toutes les espèces et filières depuis la fin des années 2000, accroît encore l’efficacité des programmes et en modifie sensiblement l’organisation. L’intensification des opérations de sélection depuis le milieu du XXe siècle a contribué à répondre aux attentes des filières et de la société mais au prix de certaines évolutions non désirées, tout particulièrement une dégradation des aptitudes fonctionnelles (reproduction, santé, …) chez les types les plus spécialisés. Aujourd’hui, dans un contexte de dérèglement climatique et de perte de biodiversité, les questions et les enjeux auxquels doit faire face le secteur de la sélection animale sont de plusieurs ordres : (i) quels doivent être les objectifs de sélection, pour quels systèmes d’élevage et dans quels territoires, et jusqu’où nous autorisons-nous à modifier le vivant (éthique de la fin) ; (ii) quels outils et méthodes nous autorisons-nous à employer pour atteindre ces objectifs (éthique des moyens) ; (iii) comment préserver et valoriser la biodiversité domestique ; (iv) quelles places respectives pour les différents opérateurs et, notamment, quels rôles doivent ou peuvent jouer les éleveurs ? En définitive, quels systèmes agricoles et alimentaires veut-on promouvoir ? La réponse à ces différentes questions relève bien moins de choix techniques que de choix de société.

 

Perceptions sociétales de l’élevage, Daniel SAUVANT, Professeur de zootechnie Agro-ParisTech et directeur de l'UMR-INRA Physiologie de la nutrition et de l'alimentation à l'INA Paris-Grignon, Académie d’Agriculture de France et Académie Vétérinaire de France.

La perception se défini assez simplement, par contre les perceptions sociétales relatives à un domaine particulier constituent un système complexe. C'est le cas de l'élevage pour lequel la perception se construit à 3 niveaux au moins: (1) les individus, (2) les groupes plus ou moins organisés de personnes ayant une perception homogène de l'élevage. Ces nombreux groupes interagissent les uns avec les autres et créent ainsi la complexité du système, (3) la société dont l'opinion et les décisions dépendent parfois plus des actions des groupes influents que d'un processus démocratique.

1. Le contexte général de l'élevage dans nos sociétés

Par rapport à l'élevage il importe de faire six constats historiques plus ou moins récents qui ont contribué à forger son image actuelle :

1.1. Il y a eu une distanciation progressive entre les éleveurs et les citoyens. Ainsi, il y a 8 à 10000 ans, on peut penser que toutes les familles sédentarisées pratiquaient a priori l'élevage alors qu'actuellement, dans notre pays, il y a un éleveur pour 100 familles, ou pour 250 habitants, qui pour la très grande majorité d'entre elles ne connaissent pas l'élevage et ne peuvent donc pas en avoir une perception objective par un vécu.

1.2. Au cours du XXe siècle les élevages ont été confrontés à six défis majeurs successifs qui se sont ajoutés les uns aux autres et imbriqués à travers un cahier des charges de plus en plus compliqué. Il s'est agit de (1) produire plus pour atteindre une autonomie alimentaire, cette phase qui a débuté vers la fin du XIXe siècle s'est prolongée jusque vers 1980, la fin des "30 glorieuses", (2) gagner en efficience dans la transformation 'ressources ==> produit animal', ce gain étant d'abord obtenu par l'emploi d'animaux plus performants, (3) faire évoluer la composition et la qualité des produits commercialisés pour les adapter à la demande sociétale (moins de lipides et plus de protéines, meilleure composition en acides gras...), (4) diminuer les rejets organiques (N, P, CH4...) dans l'environnement, cette préoccupation a émergé au début des années 70, (5) respecter le bien être des

animaux d'élevage, cette préoccupation a pris forme à la fin du XXe siècle dans des milieux urbanisés, (6) satisfaire des représentants consommateurs qui sont de plus en plus attentifs aux points 3 à 5 précédents et qui, par leurs politiques d'achat, prennent de plus en plus de pouvoir vis à vis de certains choix techniques des éleveurs (cf élevage de plein air...).

1.3. Au moins 10 crises sanitaires successives, impliquant plus ou moins les produits animaux et/ou l'élevage, sont survenues depuis le dernier quart de siècle [1996: crise de la vache folle; 1999: crise de la dioxine; 2001-2002: fièvre aphteuse; 2003: grippe aviaire; 2007: fièvre aphteuse; 2008: cas de listériose; 2013: fraude aux lasagnes contaminées; 2016-2017: salmonelles dans les laits infantiles Lactalis; 2018: oeufs contaminés au Fipronil; 2020 crise de la Covid]. Malgré des causes très différentes, ces crises ont été largement relayées dans les médias, le plus souvent sous un angle défavorable à l'élevage dit intensif.

1.4. les progrès de l'évolution technique et technologique des élevages sont très rapides (cf hygiène et contrôle des pathologies, automatisation, informatisation, intelligence artificielle......), ils véhiculent malgré eux l'image d'un élevage toujours plus productiviste qui est fortement critiqué par les nostalgiques de "l'élevage d'autrefois".

1.5. l'évolution climatique récente et future probable amène à réduire fortement les activités productrices de GES. A ce titre, l'élevage représente selon les estimations de l'ordre de 16% des GES anthropiques. En conséquence pour atténuer les critiques à ce sujet, l'élevage doit produire un effort pour se rapprocher de la neutralité carbone, les médias font un large écho sur ce sujet. Remarquons que sur ces aspects certains groupes de perceptions a priori peu compatibles commencent à dialoguer utilement (cf discussions entre INTERBEV et la Fondation Nicolas Hulot...).

1.6. la population de la terre continue à croitre de façon exponentielle et plus rapidement que les surfaces productives. Cette évolution soulève la question de la sécurité alimentaire dans les Pays hors OCDE et celle de la concurrence entre les animaux et les hommes (Feed vs Food, voir Biofuel) et de la nécessité de consommer moins de produits animaux, de viande en particulier. Ces phénomènes génèrent des partisans d'une réduction drastique des activités d'élevage dans le monde, alors que la demande en protéines d'origine animale est sur la tendance de +50% sur la première moitié du XXIe siècle dans les Pays hors OCDE (cf FAO). Enfin de nombreux groupes d'opinion sur l'élevage des pays de l'OCDE ignorent que les activités d'élevage des pays hors OCDE permettent (1) de sauver de la famine près d'un milliard d'hommes, (2) représentent une source de travail (traction) et (3) constituent une source irremplaçable d'engrais pour les cultures.

2. Les rôles des principaux acteurs de la perception sociétale

Les groupes de perception évoqués au § 1. constituent autant de moteurs d'évolution des filières animales et grâce au développement des médias façonnent la perception sociétale de l'élevage. Nous en avons retenu les dix principaux :

2.1. les législateurs au niveau Européen définissent les grandes lignes de la réglementation que les pays appliquent en fonction de leurs situations propres (cf principe de subsidiarité).

2.2 .les règles des marché internationaux se traduisent souvent par des importations "obligées" (hors Europe) de produits qui ne sont pas élaborés dans les mêmes contextes règlementaires (sanitaires et environnementaux) et peuvent contribuer à dégrader l'image des produits animaux auprès des consommateurs.

2.3. les medias (radio, télévision, journaux, internet...) prennent un poids et une responsabilité croissants dans la construction de l'image de l'élevage. En conséquence cela signifie qu'il est important que les règles d'objectivité et d'éthique soient respectées. Il semble que ça ne soit pas toujours le cas (cf émissions "à charge" par le choix des participants à une table ronde; cf points de vue différents entre la presse générale et les revues techniques sur un même sujet...).

2.4. les consommateurs ne sont pas représentés à travers un processus démocratique national, ils ne peuvent donc pas s'exprimer à ce titre. Par contre, il y existe des associations de consommateurs dont les plus sérieuses et structurées éditent des revues ('60 millions de consommateurs', 'Que choisir'...) qui sont logiquement amenées à aborder des questions relatives aux produits animaux voire même à l'élevage.

2.5. des groupes de pression extrémistes et très minoritaires qui existent également dans le domaine de l'élevage ou de leurs filières. Leurs actions sont souvent de illégales et violentes, elles sont cependant relayées par certains médias et surtout dans les réseaux sociaux. Au- delà de cette illégalité, certaines actions ont alerté sur certaines conditions non admissibles d'élevage ou d'abattage des animaux.

2.6. les labels de production permettent de rassurer les consommateurs et de guider leurs choix. Il peut s'agir de labels relatifs à la qualité des produits (cf Label Rouge) ou de la qualité de la façon de produire (Bio, HQE, produits issus du pâturage...) ou d'un terroir associé à des contraintes techniques (AOP, IGP, Lait de Montagne...), ou bien encore de marques qui respectent des cahiers des charges bien déterminés (Loué, Blanc-Bleu-Coeur...). On peut toutefois regretter que ces différents produits sous labels ne représentent qu'en moyenne 5 à 15% des achats, en partie du fait d’une insuffisance de perception de la qualité supplémentaire en face du surcroit de coût induits par les cahiers des charges de ces labels.

2.7. l'étiquetage des produits animaux permet d'informer sur l'existence des labels de production, ils sont amenés à évoluer de façon importante avec la mise en place de l'étiquetage sur (1) l'impact environnemental (impacts GES, eutrophisation des eaux, biodiversité...) et (2) le bien-être des animaux avec 4 niveaux (A, B, C et D qui est le standard).

2.8. la grande distribution joue également un rôle important vis à vis de l'orientation de la consommation des produits animaux et par voie de conséquence de l'élevage. Ce rôle est parfois positif : garantie de traçabilité et de salubrité, promotion des labels et de techniques de production (cf élevage en plein air...), respect de contraintes religieuses qui aide à s'adapter à la demande (Hallal, Casher,…). Cependant il est aussi parfois négatif : promotion des produits "veg..." pour lesquels les marges sont élevées.

2.9. la formation sur les réalités de l'élevage dans les Collèges et Lycées généraux est particulièrement déficiente voire biaisée (cf élevage = pollution), cela a été bien montré lors d'enquêtes récentes. D'une façon plus globale on peut dire que les personnages médiatiques de notre Pays (journalistes, politiques, écrivains...) sont, à quelques exceptions près, largement ignorants de ce qu'est l'élevage, ce qui est très regrettable.

2.10. les salons agricoles placés en zone urbaine (SIA, SPACE, Sommets de l'Elevage...) contribuent à véhiculer des images positives des élevages. Il en est de même pour des manifestations agricoles locales qui sont généralement relayées positivement par les médias locaux (cf Fêtes de la Transhumance...).

Conclusions :

- A l'évidence un fossé s'est creusé par une distanciation toujours plus grande entre l'élevage moderne et le reste de la société largement mal informée des réalités de l'élevage et nostalgique des images des anciens élevages.

- La perception sociétale de l'élevage représente un objet complexe qui est difficile à appréhender en raison du nombre, de la diversité et de l'hétérogénéité des acteurs inter-agissants.

- Un gros travail d'information et de formation est nécessaire de la part de tous les personnes travaillant dans les filières animales. Parmi eux les vétérinaires ont, compte tenu de leurs compétences unanimement reconnues dans la société, un rôle essentiel à y jouer.

 

 

11h-12h ÉLEVAGE EXTENSIF                                                            

Modérateur : François VALON(Psdt Section sciences cliniques AVF)

Grands traits de l’élevage agro-pastoral aujourd’hui en France, Marie-Odile NOZIÈRES-PETIT, Zootechnicienne des systèmes d’élevage, Chercheuse INRAE -UMR Montpellier.

La transhumance, Enjeux et avenir d’une pratique millénaire : Christian DUMON, Docteur Vétérinaire,Président honoraire de l’Académie Vétérinaire de France.

 

Définition

Forme particulière de l’agropastoralisme.

Importance des deux formes de transhumances pratiquées dans les six massifs montagneux français.

 40.000 exploitations déplacent chaque année entre 3,2 et 3,3 millions d’animaux.

I-Enjeux : Deux perceptions contradictoires

  1. Une activité archaïque qui dégrade l’environnement
  2. Une activité à soutenir et revaloriser

II-Avenir

     1-Des atouts

  • Utilité reconnue par les pouvoirs publics (loi pastorale 1972 et loi montagne 1985)
  • Valorisation des territoires d’altitude :
    •  Maintien des milieux ouverts et de la biodiversité
    • Protection contre incendies et avalanches
  • Image sociétale positive (BEA, RHA, sauvegarde des races de montagne)
  • Participation majeure au développement exponentiel de l’agritourisme
  • Savoir-faire remarquable des bergers : soins aux troupeaux dans le respect de l’environnement

    2-Des fragilités

  • Dépendance des aides nationales et européennes
  • Métier de berger insuffisamment considéré et rémunéré
  • Prédation insupportable :  Des chiffres en constante progression, inefficacité des moyens de protection, découragement des éleveurs et des bergers, abandon des élevages ,....
  • Vers une possible coexistence loups/troupeaux, des pistes de solutions ?

Conclusion

  • Les atouts auront-ils raison des fragilités
  • Nouvel espoir et symbole fort : reconnaissance de la transhumance au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

 

 

RÉSUMÉS DES PRÉSENTATIONS DE L’APRÈS-MIDI

 

13H-16h15 ÉVOLUTION DE L’ÉLEVAGE MODERNE  

13h-15h15 ADAPTATION DES FILIÈRES ET RÔLE DU VÉTÉRINAIRE      

Modératrice : Jeanne BRUGÈRE-PICOUX(Pr Honoraire ENVA, Mb AVF et ANM)

Filière avicole : Jocelyn MARGUERIE,Vétérinaire Conseil en filière aviaire, Filiavet, Réseau Cristal, Bressuire – Président de la Commission Aviaire de la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV).

Être vétérinaire volailles en 2021, c’est exercer la médecine des populations potentiellement d’une douzaine d’espèces différentes. C’est accompagner des éleveurs et des filières fortement intégrées d’un large panel de productions spécialisées, de modes d’élevage et de cahiers des charges privés. Les productions volailles rassemblent de nombreux atouts : avantages santé, accessibilité sociétale, durabilité économique.

Premières viandes consommées dans le Monde, les filières volailles souffrent cependant parfois d’un déficit d’image et doivent s’adapter aux demandes sociétales. Toute décision, à toutes les échelles, répond à 3 forces de contraintes (environnement, santé publique, bien-être animal) et à 1 objectif de performances économiques.

Quelques 150 à 200 consœurs et confrères exercent en volailles à titre principal ou exclusif en secteur libéral, souvent dans des réseaux de cabinets, ou dans des entreprises privées. Les échanges et la représentation de leurs intérêts au niveau national se fait au niveau national au travers de la SNGTV, des OVVT et d’autres organismes à vocation sanitaire ou scientifique à l’échelle nationale ou européenne. Ils sont pleinement acteurs des filières auprès des éleveurs, de leur encadrement technique, de l’alimentation animale, de l’amont et de l’aval.

S’offrent aux vétos volailles des « challenges » majeurs pour leur avenir, sur tous les aspects de leurs métiers très divers. Comment assurer la santé des animaux avec le « zéro antibiotique », la massification des vaccins au couvoir et le marché libre des produits alternatifs ? Comment rester garant de la sécurité sanitaire des produits quand l’autonomie alimentaire est remise en cause par l’extensification des systèmes d’élevage et que le maillage vétérinaire n’est plus financé ? Comment développer l’expertise conseil et l’offre de formation vétérinaires sur des sujets cruciaux comme la biosécurité et le bien-être animal en trouvant la juste place dans les politiques globales des entreprises de la filière ?

 

Filière cunicole :Bertrand RIDREMONT, Docteur Vétérinaire, Consultant en santé et nutrition animales, Angers - Académie Vétérinaire de France, Vice-Président Association Française de Médecine Vétérinaire Porcine (AFMVP), Membre Association Scientifique Française de Cuniculture (ASFC).

La production de lapins de chair est intégrée à une filière de petite taille en France (même si notre pays se positionne au 4ème rang mondial), mais constitue une activité concentrée, dynamique et innovante. Face à une diminution régulière de la viande de lapin, dont pourtant les qualités nutritionnelles et sanitaires sont reconnues, la production connait aussi une décroissance régulière, avec des arrêts d’élevage supérieurs aux créations. Le modèle dominant d’élevage est de type naisseur-engraisseur, en bâtiment clos et cages grillagées, mené en conduite en bandes, avec utilisation de l’insémination artificielle. Cette filière doit faire face à des défis sanitaires et réglementaires : lutte contre les maladies infectieuses, sachant l’impact économique majeur lié notamment à l’infection par le calicivirus de la maladie hémorragique (variant RHDV2) ; diminution de l’antibiorésistance par des mesures de restriction des prescriptions d’antibiotiques. Elle doit aussi répondre à des enjeux sociétaux : le bien-être animal (transition vers des systèmes d’élevage alternatifs aux cages), la problématique environnementale, le développement de la génomique, les technologies du numérique et la médecine de précision.

Face à des éleveurs de plus en plus spécialisés et performants, le vétérinaire a tous les atouts pour se positionner comme interlocuteur technique et sanitaire majeur, dans un rôle de conseil axé sur les mesures de prévention des maladies infectieuses et de médication raisonnée, le respect du bien-être animal et plus largement l’accompagnement technico-économique de l’éleveur. Ainsi, la réussite des actions menées depuis 2011 pour diminuer l’antibiorésistance en élevage, l’augmentation de la pression vaccinale et le renforcement des mesures de biosécurité pour combattre les principales pathologies infectieuses du lapin, le développement de méthodes d’évaluation du bien-être en élevage sont autant de domaines où le vétérinaire joue un rôle central dans la filière. Le vétérinaire spécialisé en cuniculture peut bénéficier d’un accompagnement technique permanent en termes de formation et d’information auprès des organisations techniques vétérinaires (Commission cunicole SNGTV, AVCF) et autres instituts ou associations spécialisés dans cette filière (ITAVI, ASFC). Une recherche dynamique s’est constituée autour de pôles de compétences (ENV, INRAE, ANSES, …), permettant d’accompagner les évolutions et transitions nécessaires de la filière en termes de génétique, alimentation, bien-être et santé des lapins d’élevage. Enfin le vétérinaire, dans un modèle économique permettant de fidéliser l’éleveur, doit s’orienter vers une rémunération par le conseil, à travers des protocoles de suivi sanitaire ou des audits de biosécurité par exemple.

 

 

Modérateur : Christophe BRARD(Section Sciences Cliniques AVF, Pdt SNGTV)

Filière vache laitière :  Jean Marc HELIEZ, Docteur vétérinaire, Consultant en production laitière, nutritionniste indépendant, Responsable Filière Ruminants, Groupe Chêne Vert, Lécousse.

Cette présentation n’a pas la prétention d’expliquer ce que doit faire la profession vétérinaire pour s’adapter à l’évolution des élevages. Son objet est de présenter un retour d’expérience et une vision dans un contexte locorégional de forte densité à la fois en troupeaux laitiers mais aussi en intervenants en élevage. Notre cabinet est situé au croisement des départements de l’Ille et vilaine, de la Mayenne et de la Manche.

L’élevage laitier vit depuis des années une triple mutation. Une mutation géographique avec une production qui se concentre dans le quart nord-ouest de la France. Une mutation structurelle avec d’abord une baisse du nombre et un agrandissement des élevages, mais aussi une plus grande diversité des modèles de production, un recours croissant au salariat, une tendance encore modeste mais inéluctable à la rationalisation des pratiques. Enfin une mutation technique avec notamment l’augmentation de l’automatisation et de la numérisation des élevages, mais aussi avec l’accélération du progrès génétique et la progression du niveau de production moyen.

En parallèle de ces changements les besoins des éleveurs en matière de conseil-service (nutrition, santé, reproduction mais aussi management-gestion, bien-être animal, …) évoluent avec parfois un décalage au regard des offres classiques.

Dans ce contexte le vétérinaire doit s’adapter s’il veut rester un intervenant prioritaire dans les élevages, et ne pas se retrouver cantonné au seul curatif. Et ce même si sa compétence reste déterminante en la matière. Si le suivi en reproduction est la porte d’entrée la plus classique en matière de conseil-service pour un vétérinaire, il nous est apparu qu’élargir notre champ d’expertise et que développer une capacité forte en nutrition et en suivi global répondait à la demande de beaucoup d’élevages. Les ingrédients pour y parvenir ont été :

  • Des ressources humaines dédiées au « service-conseil »,
  • Un « dossier médical et zootechnique » fort en s’adaptant à la plus grande variabilité des sources de données,
  • Un champ d’expertise élargi : santé et reproduction certes mais aussi nutrition, confort et logement, robotisation, productivité et gestion, économie de l’élevage, …,
  • Une offre de service « matérialisée »,
  • Une méthode de base standardisée.

Pour confirmer à l’avenir cette évolution dans notre façon de travailler de nombreux défis restent à relever :

  • Attractivité et rétention des talents,
  • Gestion de l’équipe vétérinaire et des compétences dans des domaines d’intervention qui demandent beaucoup de recul,
  • Amélioration permanente de l’offre pour à la fois mieux répondre aux attentes des clients et aux attentes sociétales,
  • Digitalisation de l’activité,
  • Communication et marketing des services dans un contexte de forte augmentation de la concurrence en conseil,
  • Articulation « service-produit ».

 

Filière porcine : Mélanie LIBER, Docteur Vétérinaire conseil en production porcine, SELAS Breizhpig, Plérin – Présidente de l’Association des Vétérinaires exerçant en Productions Organisées (AVPO), Membre de la Commission Porcine de la SNGTV.

La France est le 3ème pays producteur de porcs dans l’Union Européenne. Elle compte près de 10.000 élevages produisant plus de 300 porcs, soit 99 % de la production. On observe une forte régionalisation de cette production avec 80 % dans le Grand Ouest (dont 58 % en Bretagne). 90 % de la production porcine est mise en marché par des groupements de producteurs. L’exploitation porcine moyenne en France n’est pas « hors sol » : elle comprend 83 ha de Surface Agricole Utile pour 174 truies et 770 places de porcs charcutiers (moyennes pour tous les types et tailles d’élevage). Le modèle d’élevage prédominant est le type « naisseur-engraisseur ». La consommation moyenne de viande de porc en France est de 32 kg par habitant et par an.

La filière porcine doit relever un certain nombre d’enjeux et répondre à des défis sociétaux croissants :

  • Baisse du recours aux antibiotiques et lutte contre l’antibiorésistance : l’exposition des porcs aux antibiotiques a baissé de 60 % entre 2011 et 2019.
  • Le renforcement de la biosécurité : Une exigence pour éviter l’introduction et la diffusion d’agents pathogènes dans les élevages (exemple de la Peste Porcine Africaine).
  • La montée en gamme : par exemple, la production de viandes sous SIQO pour répondre à une demande sociétale croissante, tout en maintenant la rentabilité de l’élevage.
  • Le bien-être animal : c’est une attente majeure de la société civile et la filière fait face à ces enjeux, par exemple concernant la mise en place de cases liberté pour les truies allaitantes également, l’arrêt de la castration à vif des porcelets mâles ou du recours à la caudectomie.
  • Le développement de la médecine de précision avec des outils connectés (« smart farming »).
  • L’environnement : la réduction des émissions d’azote (traitement des lisiers) et de la consommation d’énergie.
  • L’attrait du métier d’éleveur : réduction des tâches pénibles, bien-être au travail, communication positive.

On compte environ 100 à 120 vétérinaires ayant une activité significative, partielle ou totale, en production porcine. La première mission du vétérinaire spécialisé est le suivi sanitaire des élevages :  comme vétérinaire sanitaire (suivi des maladies réglementées, visites sanitaires porcines) puis comme vétérinaire « traitant » dans le cadre d’un contrat de soins, avec une activité de conseil axé sur la dynamique des populations, l’utilisation du diagnostic sous toutes ses formes et une approche préventive dominante. Il a également un rôle de formation auprès des éleveurs et autres intervenants de la filière. Il est aussi souvent prestataire auprès de différents maillons de la filière : groupements de producteurs, organismes de sélection génétique, fabricants d’aliment. Le vétérinaire en suivi d’élevages de porcs doit faire preuve des compétences ou qualités suivantes : rigueur, esprit de synthèse, capacité d’adaptation, travail en équipe, communication (relationnel) et pédagogie.

Enfin il doit suivre une formation continue, à travers notamment une interaction avec les organisations techniques spécialisées comme la SNGTV, l’AFMVP et l’AVPO. Face aux enjeux sociétaux actuels, le vétérinaire devra être capable d’accompagner l’éleveur vers des évolutions ou transitions en termes de bien-être animal, biosécurité, prévention, utilisation des données d’élevage et des outils numériques pour contribuer aussi au bien-être de l’éleveur et à l’économie de l’élevage : un métier passionnant !

 

15h15-16h15ADAPTATION DE L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE

 

Modérateur : Michel THIBIER(Section Recherche-Enseignement AVF)

Filière vache laitière :  Christine FOURICHON, Docteur Vétérinaire, Professeur en Production animale, épidémiologie et économie de la santé, Directrice UMR 1300 Biologie, Épidémiologie et Analyse de Risque en Santé Animale (BIOEPAR), ONIRIS INRAE, Nantes.

 

Filière porcine : Maxime DELSART, Docteur Vétérinaire, Maitre de conférences associé, Département Productions animales et santé publique, ENVA, Maisons-Alfort, et Catherine BELLOC, Docteur Vétérinaire, Professeur de Médecine des Monogastriques d'élevage, ONIRIS, Nantes, Diplomate European College of Porcine Health Management (ECPHM).   

 

Cette présentation sur l’enseignement vétérinaire face à l’évolution de la société et du métier de vétérinaire dans la filière porcine a été préparée conjointement par les enseignants en production et médecine porcine de l’ENVA, l’ENVT et Oniris.

L’enseignement dans cette filière a beaucoup évolué depuis 30 ans, même si les traditionnels outils, qui ont fait leurs preuves, comme les visites d’élevages, les visites d’abattoirs, les stages ou encore l’étude de cas cliniques sont encore très présents et intègrent les nouvelles connaissances sur la pathologie et sur les approches diagnostiques. Mais avec l’évolution de la société et des attentes sociétales, des domaines de compétence ont pris plus d’importance dans l’enseignement, comme le bien-être animal ou la biosécurité par exemple. L’évolution des étudiants eux-mêmes et de leur nombre nous ont poussé à faire évoluer nos méthodes d’enseignement en intégrant plus d’interactivité et de gamification, grâce notamment à des nouvelles technologies qui nous permettent de proposer des visites d’élevages en réalité virtuelle, ou en proposant des salles de simulation avec mannequins. La forte sensibilité de nos étudiants à l’animal et son bien-être nous conduit à concevoir en parallèle de nouvelles séquences d’interaction avec les animaux, les vétérinaires et les éleveurs en situation réelle. Enfin, d’une façon générale, l’internationalisation de la profession est prise en compte dans l’enseignement vétérinaire, avec des mobilités internationales obligatoires, des cours de perfectionnement en anglais et les résidanats préparant aux différents Collèges européens, dont celui de gestion de la santé des porcs.

MALTRAITANCE ANIMALE

BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX, TÉMOIGNAGES DE TERRAIN

VISIOCONFÉRENCE :

https://us02web.zoom.us/j/84034688457?pwd=b083aFhNY3ZBZ09tL3k1SmJCUTVMUT09

ID de réunion : 840 3468 8457

Code secret : 766568

I – 1 : Protocole académique :

Hommage au Docteur-Vétérinaire Maurice-Paul DURAND (Président AVF 1997),

par Josée VAISSAIRE et Jacques CROSNIER ;

I – 2 : Communication libre :

  • 14h30 : Le traité d’Ibn Akhî Hizâm al-Khuttalî : un texte fondateur de l’hippologie et hippiatrie arabo-musulmane, par Jamal HOSSAINI-HILALI, Docteur Vétérinaire, PhD, Institut Agronomique et vétérinaire de Rabat ;

I – 2 : Séance thématique : Bien-Être animal, témoignages de terrain

Coordinatrice Anne-Marie Vannelle

Introduction : Anne Marie-Vanelle

A-M Vannelle : " Bien-Être et transport des animaux par voie maritime ",

P. Bourguignon : " Elevage des porcs et bien être des animaux",

Y. Balansard : " La Charte de Transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires".

Conclusion : Anne-Marie Vanelle

" Une Seule Santé, One Health"

 

"SÉANCE "UNE SEULE SANTÉ, ONE HEALTH"

Coordinateurs André JESTIN, Jean Dupouy-Camet et Marc Dhenain

le jeudi 7 octobre 2021, 14-17h

VISIOCONFÉRENCE

LIEN SURLE SITE DANS LES 48h PRÉCÉDANT LA SÉANCE

14h Introduction

 1/  " Obépine, une expérience française de suivi de l'épidémie de Covid-10 à travers les eaux usées." , par Vincent Maréchal, Paris VI

 2/ " Facteurs socio-démographiques et comportementaux associés à l'infection par le  Sars-Cov2" , par Arnaud Fontanet, Institut Pasteur

 3/ "Antibiorésistance, le  concept one health en pratique, le point de vue du Microbiologiste", par Marie-Cécile Ploy, Univ. Limoges." GT Exposome environnement côtier" , par Thierry Burgeot  Ifremer "

4/ " Exposome chimique en milieu marin" , par Thierry Burgeot  Ifremer

16h 15 Clôture de la Séance thématique

  1. La Commission Une seule santé de l’Académie Vétérinaire de France propose lors de sa séance thématique du 7 octobre 2021 de présenter les conclusions d’une expérience française de suivi de l’épidémie de Covid19 à travers les eaux usées, les résultats seront présentés par Vincent Marechal de l’Université ParisVI. Arnaud Fontanet de l’Institut Pasteur présentera les résultats de son étude sur les facteurs socio-démographiques et comportementaux associés à l’infection par le Sars-Cov2. Marie-Cécile Ploy de l’Université de Limoges présentera les modalités de mise en œuvre de la démarche Une seule santé en pratique hospitalière. Le dernier exposé présenté par Thierry Burgeot de l’Ifremer portera sur l’exposome chimique en milieu marin.

14H00 Accueil

14H05 Présentation de la séance thématique.

14H15- 14H45 Obépine, une expérience française de suivi de l’épidémie de

COVID 19 à travers les eaux usées. par Vincent Maréchal, Paris VI.

1. Obépine : Une expérience française de suivi de l’épidémie de COVID 19 à travers les eaux usées. Par Vincent Marechal, Paris VI.

Le consortium de recherche Obépine (OBservatoire EPIdémiologique daNs les Eaux usées) s’est attaché, depuis mars 2020, à exploiter la présence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées pour proposer un suivi épidémiologique de la COVID-19 en France. Bien que l’épidémiologie des eaux usées soit une discipline déjà ancienne, elle n’a jamais connu de déploiement aussi important à l’échelle nationale et

internationale. Réunissant des équipes de recherche aux compétences variées (virologie médicale, virologie environnementale, infectiologie, hydrologie, mathématiques), Obépine a établi les premiers protocoles de quantification du génome viral dans eaux usées des stations de traitement des eaux usées (STEU). Le réseau sentinelle qui a été construit depuis juin 2020 avec l’appui du Ministère français de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation comprend à ce jour 180 STEU en France métropolitaine et outre-mer ; il permet d’évaluer de façon bi-hebdomadaire la dynamique de l’épidémie dans près de 30 % de la population française. Les travaux du consortium Obépine et d’autres équipes dans le monde ont incité la communauté européenne, le 17 mars dernier, à recommander l’implantation d’un système de surveillance similaire dans tous ses états membres pour le SARS-CoV-2 et ses variants, un dossier dont se sont saisis les services

compétents de la DGS et de la DEB (projet SUM’Eau).
L’exposé présentera la genèse d’un projet de surveillance et les axes de recherche d’un réseau qui souhaite s’attacher - dans un futur proche – à compléter les dispositifs d’alerte précoce et de suivi des infections endémiques ou émergentes existants. Plusieurs résultats récents portant sur l’infectiosité du virus dans les selles des patients et les eaux usées, la valeur prédictive de la charge virale mesurée dans les STEU dans les modèles mathématiques conçus par les équipes d’Obépine ou encore la recherche des variants du SARS-CoV-2 seront présentés

2. Facteurs socio-démographiques et comportementaux associés à l'infection par le Sars-Cov2, par Arnaud Fontanet, Institut Pasteur.

L’étude ComCor, qui couvre à ce jour la période du 1er octobre 2020 au 31 janvier 2021, inclut 77 208 participants avec infection aiguë par le SARS-CoV-2, hors personnels soignants (8,2% des personnes contactées par mail par la CNAM). L’étude permet de décrire les lieux et les circonstances de contamination. Elle compare également les comportements de 8 702 de ces cas avec ceux de 4 351 témoins identifiés par IPSOS et appariés sur l’âge, le sexe, le lieu, et la date.

3. Antibiorésistance, le concept one health en pratique, le point de vue du Microbiologiste par Marie-Cécile Ploy, Unité Inserm RESINFIT, Université de Limoges, Service de Bactériologie-virologie-hygiène, CHU Limoges

La Covid-19 nous a rappelé les dangers liés aux zoonoses et nous invite à repenser notre vision de la Santé. Dans un monde où hommes, animaux et écosystèmes sont liés, seule une approche collective basée sur le partages des savoirs et expertises, dite « One Health », peut espérer endiguer les menaces sanitaires à venir. Parmi ces menaces, l’antibiorésistance serait responsable, chaque année, de plus de 30 000 décès en Europe. Ces 20 dernières années, l’antibiorésistance a su fédérer des acteurs de la santé humaine, animale et des sciences de l’environnement à différentes échelles et selon diverses stratégies. Néanmoins, malgré des efforts évidents, le « One Health » se confronte encore à plusieurs enjeux pour s’ancrer

dans les pratiques. Pour s’institutionnaliser, il doit apprendre à se structurer et à fédérer ses acteurs autour d’enjeux communs tels que l’échange de bonnes pratiques ou de données. Il doit également apprendre à mieux incorporer la dimension environnementale dans son action. Il doit enfin capitaliser sur l’éducation et la sensibilisation pour créer une dynamique « One Health » durable.

Le microbiologiste a un rôle primordial dans cette lutte pour i) identifier les échanges de bactéries résistantes, mais aussi de gènes de résistance et d’éléments génétiques mobiles, entre les différents écosystèmes homme, animal et environnement, ii) définir des indicateurs de surveillance pour un suivi épidémiologique de l’évolution des résistances chez l’homme et l’animal et dans l’environnement, iii) informer et former au One Health les professionnels des trois domaines, iv) communiquer auprès du grand public sur la diversité des microbiotes, et la capacité des bactéries à s’adapter, v) structurer la collaboration entre scientifiques et professionnels des trois domaines homme, animal et environnement pour identifier les besoins de recherche communs.

4. Exposome chimique en milieu marin par Thierry Burgeot, Ifremer Nantes.

Les études sur la qualité de l’environnement portent très souvent sur un seul facteur de stress ou un seul groupe de facteurs de stress, ce qui ne reflète pas le stress multiples d’une exposition en milieu marin. Les interactions des facteurs de stress chimiques, biologiques et physiques dans l’environnement et leurs conséquences biologiques holistiques restent cependant difficiles à appréhender. Néanmoins, les développements techniques et conceptuels produits ces trente dernières années en milieu marin, ainsi que les concepts de multistress pour l’exposome et multirécepteurs de la santé unique offrent la possibilité de mieux comprendre les effets biologiques sur l’écosystème marins. Considérant que le facteur du stress combiné est localisé dans des habitats spécifiques et que la toxicité des mélanges est spécifique à l’espèce, l’enjeu est aujourd’hui de mettre en place des méthodologies intégratrices en écotoxicologie et chimie pour guider l’évaluation des risques chimiques et la surveillance à long terme de la qualité des océans.Les rechercheches menées dans le cadre européen de la convention des mers régionales d'Oslo et de Paris (OSPAR) en Atlantique Nord ont permis de construire une démarche originale à partir d'une approche écosystémique qui complète assez naturellement le concept plus récent de l'exposome chimique comprenant lesexpositions environnementales sur toute la durée de vie d'un organisme. Le caractère structurant de la convention OSPAR a apporté une vraie dynamique autour de l'objectif de surveillance de la qualié du milieu marin et l'acquisition de séries à long terme.L'acquisition de données chimiques mesurant les contaminants chimiques à l'état de traces dans les matrices d'eau, sédiment et biote complétée de biomarqueurs et bioessaissur des gastéropodes, moules et poissons a permis d'aboutir à un consensus méthodologique allant du prélèvement terrain à l'analyse puis l’interprétation environnementale. Fondée sur trois critères essentiels qui sont:

a)des méthodologies de référence,

b) une démarche d’assurance qualité et

c) la définition de seuils d’interprétation, cette démarche de surveillance marine a permis

de produire en 2012, les premiers seuils chimiques et écotoxicologiques à partir de

séries de données environnementales.

Cette méthodologie qui se distingue d’une approche de risque chimique classique fait aujourd’hui référence pour les nouvelles

démarches de surveillance environnementales initiées dans les matrices sols, air et eaux continentales. Elle constitue également le fondement du descripteur huit «contaminants chimiques et effets biologiques » de la directive européenne sur lemilieu marin (DCSMM) visant à évaluer le bon état écologique du milieu marin.

 

"Journée de l'AVF", Apports de la Génétique en médecine comparative et en sélection canine, Exemples de la cancérologie et de l’ophtalmologie

JOURNÉE DE L’ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE

en association avec l’AFVAC et la SCC

en Visioconférence

Lien à venir

 

APPORTS DE LA GÉNÉTIQUE EN MÉDECINE COMPARATIVE ET EN SÉLECTION CANINE

Exemples de la cancérologie et de l’ophtalmologie

 

Jeudi 17 juin 2021  9h-17h

Présidence: Jean-Pierre JÉGOU

Coordinateurs : Catherine ANDRÉ, Gilles CHAUDIEU et Jean-Pierre JÉGOU

Matinée : Génétique, sélection et cancérologie canine

 

Modératrice : Catherine ANDRÉ

 

9h 00 Introduction Jean-Pierre Jégou

1.-  9h 15 Actualités sur lé génome canin d’hier et d’aujourd’hui : projets internationaux de séquençage de

génomes canins et d’analyse des ADN anciens par Christophe HITTE, PhD, Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1,

  

3-    9h 55 Apports de la génétique dans l’identification et l’amélioration des chiens de race, pour le pedigree, les données génétiques diffusées et les programmes de recherche suscités par la Société Centrale Canine par Fleur-Marie MISSANT , Ingénieur AgroParisTech, Chef de Projet Société Centrale Canine et Ambre COURTIN, Ingénieur de Recherche en génétique et médecine préventive canine, Société  Centrale Canine, 93535 Aubervilliers,

 

3-      10h 35 Un modèle exemplaire en oncologie comparée : génétique du sarcome histiocytaire chez le chien et l’Homme par Benoît HÉDAN, DVN, PhD,Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1

 

4-      11h 15 Intérêts des mélanomes canins en oncologie comparée : mélanomes buccaux, cutanés et oculaires par Catherine ANDRÉ, PhD, Responsable Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1 et Jean-Pierre JÉGOU, DVM, MS, DECVO, DESV-Opht, Spécialiste en ophtalmologie vétérinaire, 75015 PARIS.

 

Pause déjeuner, reprise des communications à 14h.

 

Après-midi : Génétique et maladies rétiniennes canines

 

Modérateurs: Ambre COURTIN, Gilles CHAUDIEU et Jean-Pierre JÉGOU

 

5-     14h 00 L’atrophie rétinienne du Border Collie, une maladie héréditaire mais un gène difficile à isoler par Gilles CHAUDIEU, DV, DECVO, DESV-Opht, Spécialiste en ophtalmologie vétérinaire et Pascale QUIGNON, PhD, Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1

 

6-     14h 45 Canine-human inherited retinal degeneration: model diseases for retinal gene therapies par Gustavo AGUIRRE, VMD, PhD, DACVO, DECVO hon., Professor of Ophthalmology & Medical Genetics, Department of Clinical Sciences and Advanced Medicine, School of Veterinary Medicine, University of Pennsylvania
 

 7-     15h 30 Thérapies géniques des maladies héréditaires rétiniennes: l’apport des modèles canins continue d’ouvrir la voie aux essais cliniques chez l’homme, par William BELTRAN, DVM, PhD, DECVO, Professor of Ophthalmology, Director of the Division of Experimental Retinal Therapies, Department of Clinical Sciences and Advanced Medicine, School of Veterinary Medicine, University of Pennsylvania
 

 

8-       16h 30 Conclusion de la journée

 

RÉSUMÉS

 

9h 55 Apports de la génétique dans l’identification et l’amélioration des chiens de race, pour le pedigree, les données génétiques diffusées et les programmes de recherche suscités par la Société Centrale Canine par Fleur-Marie MISSANT , Ingénieur AgroParisTech, Chef de Projet Société Centrale Canine et Ambre COURTIN, Ingénieur de Recherche en génétique et médecine préventive canine, Société  Centrale Canine, 93535 Aubervilliers,

Résumé de l’intervention de Fleur-Marie Missant et du Dr Ambre Courtin à la Journée de l’Académie Vétérinaire de France du 17 juin 2021

 

En matière de sélection canine, le travail des éleveurs mené depuis des siècles, et renforcé depuis 1885 par la création du livre généalogique national canin (le Livre des Origines Français ou LOF), peut désormais s’appuyer sur de nouveaux outils : les tests ADN. L’essor des techniques de génie génétique permet l’utilisation de la génétique moléculaire à large échelle et vient consolider des méthodes sélectives jusque-là basées sur les seules observations phénotypiques. Parmi ces nouvelles techniques, l’identification génétique permet d’assurer la certification du LOF et les filiations jusque-là enregistrées sur un système uniquement déclaratif de la part des éleveurs. Parallèlement, la sélection canine peut désormais également s’appuyer sur les tests génétiques pour prédire le phénotype des individus ainsi que pour prévoir les croisements et éviter des mariages à risque de produire des individus atteints ou porteurs d’affections héréditaires. Néanmoins, face à la profusion de tests génétiques vendus par les laboratoires et à une discipline qui demeure complexe, il s’avère indispensable de maintenir un accompagnement scientifique et cynotechnique des éleveurs afin que ces outils soient employés de manière juste.

 

10h 35 Un modèle exemplaire en oncologie comparée : génétique du sarcome histiocytaire chez le chien et l’Homme par Benoît HÉDAN, DVM, PhD,Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1

 

 

Le sarcome histiocytaire (SH) est un cancer extremement rare et très péjoratif chez l’homme impliquant les cellules histiocytaires (monocytes, macrophages...), avec une réponse limitée à la chimiothérapie. Du fait de sa rareté, les bases génétiques de ce cancer sont méconnues et il n’y a pas de prise en charge standardisée. Le modèle spontanné canin avec ses nombreuses races et ses prédispositions raciales au SH permet de mieux comprendre les bases génétiques de ce cancer. Ainsi depuis 2003, l’équipe génétique du chien s’attache à identifier à la fois les mécanismes génétiques impliqués dans la prédispsoition et dans la progression de ce cancer. Ces travaux ont permis d’identifier des régions chromosomiques impliquées dans la prédisposition de ce cancer et mais aussi dans d’autres cancers hématopoiétiques. Grace à ces connaissances, un test genetique de risque, premier test de risque en oncologie vétérinaire, a pu être dévéloppé pour que les éleveurs de bouviers bernois puissent diminuer l’incidence de ce cancer chez le bouvier bernois. En parallèle, l’identification d’altérations génétiques somatiques associées à la progression tumorale, a permis d’identifier des voies métaboliques importantes dans le dévéloppement de ce cancer et dans son agressivité chez le chien mais aussi chez l’homme. Ces résultats permettent d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques pour prendre en charge ce cancer avec un double bénéfice pour la médecine vétérinaire et humaine.

 

 

Histiocytic sarcoma (HS) is an extremely rare and very pejorative cancer in humans, involving histiocytic cells (monocytes, macrophages, etc.), with a limited response to chemotherapy. Due to its rarity, the genetic bases of this cancer are poorly understood and there is no standardized treatment. The spontaneous canine model with its many breeds and breed predispositions to HS allows a better understanding of the genetic bases of this cancer. Since 2003, the “dog genetics” team has been working to identify both the genetic mechanisms involved in the predisposition (constitutionnal blood DNA)and in the progression of this cancer (tumour DNA). This work has made it possible to identify chromosomal regions involved in the predisposition of this cancer and also in other hematopoietic cancers. Thanks to this knowledge, a genetic risk test, the first risk test in veterinary oncology, could be developed for Bernese mountain dogs, so that breeders can reduce the incidence of this cancer in Bernese mountain dogs. At the same time, the identification of somatic genetic alterations associated with tumor progression has made it possible to identify important oncogenic pathways in the development of this cancer and in its aggressiveness in dogs but also in humans. These results allow to consider new therapeutic avenues to manage this cancer with dual benefits for veterinary and human medicine.

 

 

11h 15 Intérêts des mélanomes canins en oncologie comparée : mélanomes buccaux, cutanés et oculaires par Catherine ANDRÉ, PhD, Responsable Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1 et Jean-Pierre JÉGOU, DVM, MS, DECVO, DESV-Opht, Spécialiste en ophtalmologie vétérinaire, 75015 PARIS.

 

 

Introduction : Chez le chien, les mélanomes malins sont des cancers spontanés présentant de fortes homologies avec les mélanomes humains. Comme pour de nombreux autres cancers, les chiens présentent des prédispositions raciales surprenantes et une fréquence plus élevée de certains sous-types par race. Les mélanomes buccaux sont très fréquents et sévères chez le chien ; les mélanomes cutanés à formes digitées sévères ou les sous-types uvéaux présentent des homologies importantes avec leurs homologues humains, et constituent ainsi des modèles proches des ces mélanomes humains. Cette conférence présentera les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques et génétiques des sous-types de mélanome canin et comment les approches comparatives en oncologie peuvent fournir des informations sur les sous-types rares de mélanomes non-UV induits chez l'homme. Les objectifs à long terme sont de déchiffrer les bases génétique au niveau germinal et somatique et d'explorer les options thérapeutiques, le chien entrant dans les essais précliniques en tant que patient, bénéficiant à la fois aux chiens et aux humains (Gillard et al., 2014 ; Prouteau & André, 2019).

 

Objectif : Nous présenterons une analyse épidémiologique de 400 tumeurs mélanocytaires canines, et focaliserons les analyses génétiques sur les mélanomes muqueux et uvéaux.

 

Mélanomes muqueux :

               Méthodes : Nous avons effectué une collecte rétrospective et prospective de plus de 300 échantillons de mélanome buccal en RNAlater et formol, ainsi que des échantillons de sang, via la biobanque Cani-DNA (http://dog-genetics.genouest.org), avec le consentement du propriétaire. Nous avons analysé respectivement les exomes de 69 cas de mélanome buccal.

 

               Résultats : Grâce au séquençage de l'exome et aux analyses statistiques des 69 cas de mélanome buccal, nous avons identifié des mutations récurrentes dans des gènes connus de cancers, tels que NRAS, TP53, PTEN, … ainsi que des amplifications de MDM2, CDK4, TERT, ou des délétions de NF1, PTEN , CDKN2A... Nous avons montré que des altérations génétiques spécifiques sont liées aux localisations anatomiques (sites haut/bas du corps), et à des races de chiens données. De façon intéressante, les altérations génomiques sont très similaire à celles des mélanomes muqueux humains. 

 

Mélanomes de l'uvée :

               Méthodes : Nous avons réalisé un recueil rétrospectif et prospectif de 114 FFPE et 30 tumeurs mélanocytaires de l'uvée en RNAlater et formol, ainsi que des prélèvements sanguins, via la biobanque Cani-DNA. Nous avons analysé les données épidémiologiques et cliniques des 144 chiens atteints et effectué une analyse histopathologique comparative chien-humain sur un sous-ensemble.

               Résultats : La localisation est majoritairement antérieure (iris et corps ciliaire), la race la plus touchée est le Labrador retriever, l'âge moyen du diagnostic est de 10 ans. L'analyse histopathologique montrait des index mitotiques faibles dans 70 % des cas, mais une invasion locale dans 70 % des cas. Les données de survie n'étaient disponibles que pour 88/144 chiens ateints, la survie globale médiane était > 12 mois et seuls deux cas étaient métastatiques. Des données sur l'exome ont été produites pour neuf cas de mélanome de l'uvée canine et des lignées cellulaires ont été développées. Des mutations bien connues dans le mélanome humain sont actuellement criblées (BAP1, SF3B1 et gènes des voies MAPK et PIK3/Akt).

 

               Conclusions : Ces données, basées sur de larges collections de mélanomes muqueux canins, ainsi que de mélanocytomes et mélanomes de l'uvée, sont encourageantes pour caractériser leur génétique afin de faire avancer la médecine translationnelle au bénéfice du chien et de l'homme.

 

 

14h 00 L’atrophie rétinienne du Border Collie, une maladie héréditaire mais un gène difficile à isoler par Gilles CHAUDIEU, DV, DECVO, DESV-Opht, Spécialiste en ophtalmologie vétérinaire et Pascale QUIGNON, PhD, Équipe « Génétique du Chien », « Institut de Génétique et Développement de Rennes », UMR6290-CNRS, Université de Rennes 1

 

La rétinopathie multifocale du Border Collie : état des connaissances

Gilles Chaudieu*, Catherine André** et Pascale Quignon**

*F -63122 Ceyrat, **Univ Rennes, CNRS, IGDR (Institut de génétique et développement de Rennes)-UMR6290, F-35000 Rennes

 

 

Une rétinopathie multifocale a été identifiée dans la population française de Border Collies (BC) depuis le début des années 1990 [1 - 3], puis reconnue dans d’autres populations (Europe du Nord, Amérique du Nord). Elle se caractérise par des lésions focales dégénératives du fond d’œil, apparaissant entre 2 et 5 ans d’âge, parfois plus tôt, qui peuvent progresser jusqu’à induire une cécité complète.  Une étude rétrospective portant sur 1358 chiens dénombrait 113 chiens à phénotype atteint (8,3% de l’affectif), dont 98 mâles pour 15 femelles [3]. Dans le cadre de cette étude, nous avons examiné à ce jour 2250 chiens (ophtalmoscopie indirecte sur chiens vigiles).

Matériel  et méthodes

Un pedigree de 375 BC a été dessiné à l’aide du logiciel Cyrillic (http://www.cyrillicsoftware.com), dans lequel étaient entrées les données de chaque chien,  assurant une seule inclusion par sujet et la détection de liens de parenté. Il comportait 211 BC indemnes (dont 120 âgés de plus de 5 ans) et 89 BC atteints (78 mâles et 11 femelles).

Des prélèvements sanguins de 5 mL sur tube EDTA ont été réalisés puis envoyés à la biobanque Cani-DNA pour en extraire l’ADN.

Le génotypage des ADNs  de 178 BC (dont 36 atteints

 

14h 45 Canine-human inherited retinal degeneration: model diseases for retinal gene therapies par Gustavo AGUIRRE, VMD, PhD, DACVO, DECVO hon., Professor of Ophthalmology & Medical Genetics, Department of Clinical Sciences and Advanced Medicine, School of Veterinary Medicine, University of Pennsylvania

 

Canine-Human Inherited Retinal Degenerations:

Model Diseases for Retinal Gene Therapy

 

Gustavo Aguirre, VMD, PhD, PhDhc

William A. Beltran, DVM, PhD

 

Division of Experimental Retinal Therapies, School of Veterinary Medicine,

University of Pennsylvania

 

 

            Inherited disorders of the retinal pigment epithelium/photoreceptor complex result in vision impairment and blindness. Identification of the disease-causing genes and mutations has enhanced our understanding of the molecular mechanisms of the disease, and an appreciation of the pathways that link the mutation with the dysfunction and eventual death of the visual cells. The identified genes play essential but varied roles in outer retinal function and vision, ranging from vitamin A isomerization in the visual cycle, phototransduction, photoreceptor development and maintenance, and intracellular transport, among others. Knowing the gene(s) involved opens up the possibilities for treatment, among these are corrective gene therapy.

 

            Because the canine retinal diseases are bona fide disease homologs for the human disorders, the dog has played a crucial role in translational gene therapy applications. The first successful gene augmentation therapy was for the RPE65 form of Leber Congenital Amaurosis; that treatment is now commercialized. Other successful therapies developed in dogs, e.g. achromatopsia, X-linked retinal degeneration, are now in clinical trials. This presentation will review several of the canine inherited retinal diseases that have been foundational in establishing proof of concept that retinal gene therapy is successful and long lasting.

 

 

 

15h 30 Thérapies géniques des maladies héréditaires rétiniennes: l’apport des modèles canins continue d’ouvrir la voie aux essais cliniques chez l’homme, par William BELTRAN, DVM, PhD, DECVO, Professor of Ophthalmology, Director of the Division of Experimental Retinal Therapies, Department of Clinical Sciences and Advanced Medicine, School of Veterinary Medicine, University of Pennsylvania
 

Division of Experimental Retinal Therapies, School of Veterinary Medicine,

University of Pennsylvania

Au cours des vingt dernières années qui ont suivi la publication du premier succès démontrant l’efficacité d’une thérapie génique rétinienne chez des chiens atteints d’une forme de cécité appelée amaurose congénitale de Leber (RPE65-LCA), de nombreuses améliorations apportées aux outils thérapeutiques (vecteurs viraux, promoteurs spécifiques, technologies de knockdown, technique chirurgicale), ainsi que l’identification de nouveaux modèles canins ont permis de continuer d’ouvrir la voie aux essais thérapeutiques chez l’homme. Cette communication s’attachera à résumer les stratégies thérapeutiques et l’identification de critères d’évaluation ayant permis à notre groupe de développer et de valider cinq nouvelles thérapies géniques rétiniennes. Nous passerons en revue les aspects spécifiques aux traitements dans des modèles canins de bestrophinopathie (BEST1), de dégénérescence des bâtonnets (RHO-adRP), de cécité diurne par perte de fonction des cônes (CNGB3-ACHM), de rétinite pigmentaire (RPGR-XLRP), et enfin d’une forme sévère d’amaurose congénitale de Leber qui occasionne une perte structurelle et fonctionnelle des cônes (NPHP5-LCA).

" Antibiotiques, pitié pour nos microbiotes ! "

« Antibiotiques : pitié pour nos microbiotes ! »

 

Séance thématique hepta-académique

 

Académie d’Agriculture de France, Académie nationale de Chirurgie, Académie nationale de Chirurgie Dentaire, Académie nationale de médecine, Académie nationale de Pharmacie, Académie Vétérinaire de France,

Académie des Sciences

 

 

Sous le haut parrainage du Ministre des Solidarités et de la Santé et

du Ministre de l’Agriculture et de l’alimentation

 

 

Mercredi 16 juin 2021 de 9h00 à 17h40

Télécharger le Programme ici

Webinaire

https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_JhDBH-IYQ3qtBCDOeSS4kg
 

 

 

 

 

 

 

 

 

COMITÉ SCIENTIFIQUE

 

 

 

 

 

Académie d’Agriculture de France

Jean-Louis Bernard

Arlette Laval

René Lésel

 

Académie nationale de Chirurgie

Hubert Johanet

Philippe Marre

 

Académie nationale de Chirurgie Dentaire

Philippe Casamajor

Michel Pompignoli

 

Académie nationale de médecine

François Bricaire

Yves Buisson

Académie des Sciences

Pascale Cossart

Gérard Orth

Philippe Sansonetti

 

Académie Vétérinaire de France

Patrick Le Bail

Jean-Pierre Jegou

Alain Philippon

Jean-Jacques Soula

 

Académie nationale de Pharmacie

Agnès Artiges

Jean-Christophe Giard

Liliane Grangeot-Keros

Claude Monneret

 

 

Anne-Claude Crémieux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 PROGRAMME

 

Matinée

9h00-9h05 : Accueil par Liliane Grangeot-Keros, Académie nationale de Pharmacie, au nom du Comité d’organisation

  • 9h05-9h15 : Ouverture par Céline Pulcini, Cheffe du Projet national Antibiorésistance, Ministère des Solidarités et de la Santé
  • 9h15-9h25 : Introduction par François Bricaire, Académie nationale de Médecine

 

1ère Session

Modérateurs : Pascale Cossart (Académie des Sciences),Patrice Debré (Académie nationale de médecine),

9h30-9h50

  • Survivre au sein du microbiote : entre sanctions économiques et course aux armements

 Philippe Sansonetti, Professeur à l’Institut Pasteur, Professeur au Collège de France, Chaire de microbiologie et maladies infectieuses

Les fonctions du microbiote

  • 9h50-10h15 Microbiotes : Fonctions métaboliques

Pr Karine Clément, Médecin, endocrinologue, nutritionniste, service de Nutrition, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris ; Directrice de l’Unité INSERM/Sorbonne université : NutriOmique « Nutrition et Obésité : approches systémiques ».

L'intestin humain abrite un système complexe et diversifié de micro-organismes mutualistes, composé de bactéries, de champignons, de virus, d'archées et de protozoaires. Ce riche écosystème contribue à un grand nombre de fonctions physiologiques : fermentation des composants alimentaires indigestes et synthèse des vitamines, défenses contre les agents pathogènes, maturation du système immunitaire de l'hôte et maintien de la fonction de barrière intestinale. Ainsi, le microbiote joue un rôle important dans le maintien de la physiologie et de l'homéostasie de l'hôte. Toutes les espèces bactériennes interconnectées dans l'intestin produisent un réservoir extrêmement diversifié de métabolites provenant de composants alimentaires exogènes non digérés et/ou de composés endogènes générés par les micro-organismes et aussi par l'hôte. Il convient de noter que, si les aliments sont généralement examinés en fonction des calories et des macro- et micronutriments, le métabolisme microbien reconnaît les molécules alimentaires et les transforme en métabolites. Cette « machinerie » métabolique s’étend à d’autres composés comme les molécules pharmacologiques. Ces métabolites microbiens produits sont des acteurs clés du dialogue entre l'hôte et le microbiote. L'effet bénéfique ou néfaste de métabolites spécifiques dérivés du microbiote dépend du contexte et de l'état de l'hôte, ce qui suggère qu'un microbiote symbiotique est primordial pour assurer une bonne santé optimale chez l'homme.  Cette conférence se concentrera sur les résultats des études les plus significatives traitant du rôle des métabolites dérivés du microbiote dans les Maladies Métaboliques, en sélectionnant notamment des métabolites de choix.

  • 10h15-10h40 Le rôle clé du microbiote intestinal dans le développement du système immunitaire

 Nadine Cerf-Bensussan, MD, PhD, Directeur de recherche, Laboratoire Immunité intestinale, Institut Imagine, Inserm 1163

Les travaux récents ont mis en lumière l’impact considérable des communautés microbiennes symbiotiques qui colonisent les différentes barrières de l’organisme sur la physiologie de leur hôte et notamment sur le système immunitaire. C’est plus particulièrement le cas du microbiote intestinal, qui se distingue par son importance et sa complexité avec plus de 1013 bactéries et archées, environ 1015 virus et de nombreux champignons et protistes.

 Le système immunitaire, au cœur des mécanismes d’homéostasie, s’appuie sur un ensemble complexe de composants innés et adaptatifs capables de répondre très rapidement à une large diversité de stimuli microbiens et environnementaux pour défendre ou restaurer l’intégrité des tissus. S’il reste difficile de démontrer le rôle vraisemblablement clé des microbes symbiotiques dans le développement du système immunitaire au cours de l’évolution, il est désormais clair que ces microbes exercent une profonde influence sur de multiples réponses immunitaires, agissant à la fois en début de vie pour initier et calibrer l’activation d’une immunité protectrice mais aussi tout au long de la vie pour stimuler ou moduler ces réponses.

Dans une première partie de l’exposé, je résumerai brièvement le rôle du microbiote intestinal sur le développement de la barrière intestinale et la modulation des réponses immunes à distance de l’intestin, puis discuterai comment les modifications récentes de la composition du microbiote induits par les changements environnementaux peuvent altérer la calibration des réponses immunes et favoriser l’émergence de maladies dysimmunes.

Dans une seconde partie, je décrirai les particularités du microbiote humain au cours des 1000 premiers jours de vie et discuterai comment la composition de ce microbiote peut influer sur le développement des réponses anti-infectieuses mais aussi sur le risque de maladies allergiques ou de maladies inflammatoires chroniques en soulignant les données qui, chez la souris comme chez l’homme, indiquent l’existence d’une fenêtre d’opportunité en tout début de vie pour une calibration optimale du système immunitaire. J’envisagerai ensuite brièvement les stratégies nécessaires pour préserver ou restaurer un microbiote néonatal favorable au développement harmonieux du système immunitaire.

  • 10h40-11h05 Protection contre les infections

Pascale Cossart, Professeur à l’Institut Pasteur, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences

 

    • 11h05-11h30 Microbiote et Cerveau

Gérard Eberl, Professeur à l’Institut Pasteur, Institut Pasteur, Inserm U122, Professeur Microenvironnement & Unité Immunité,

Les systèmes immunitaires et nerveux réagissent aux perturbations aussi bien internes qu’externes à l’individu, dans le but de maintenir ou de ré-établir son homéostasie. Différents types de signaux, de cinétiques et de réseaux d’intégration régissent ces deux systèmes, qui sont donc largement complémentaires dans la réaction de l’organisme. Nous montrons que le cerveau réagit au stress chronique, au danger et à l’inflammation en modifiant la réactivité immunitaire et le microbiote symbiotique. En retour, le microbiote et la réactivité immunitaire ainsi modifiés vont réajuster la réaction du cerveau, établissant ainsi une causalité circulaire qui peut définir la santé ou la pathologie de l’individu.

  • 11h30-La vision des étudiants en santé pour lutter contre l'antibiorésistance" (Anepf, Anemf, Étudiants des écoles vétérinaires et étudiants en Chirurgie dentaire)

 

 

 

Pause déjeuner 12 h 15 à 14 h 00

 

 

 

 

 

 

Après-midi

2èmeSession

Modérateurs : Nathalie Kapel (Académie de Pharmacie) et Philippe Sansonetti (Académie des Sciences)

  • 14h00-14h25 Microbiote et résistance aux antibiotiques : défis et opportunités

Étienne Ruppé, Maître de Conférence des Universités - Praticien Hospitalier à l'Université de Paris et au laboratoire de Bactériologie de l'Hôpital Bichat (AP-HP).

Le microbiote intestinal est composé d'un très grand nombre de microorganismes (principalement des bactéries) dont l'une des propriétés est de s'opposer à la colonisation durable par des bactéries exogènes comme les bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Cette propriété est appelée effet barrière ou encore résistance à la colonisation. En effet chez les sujets non-exposés aux antibiotiques, les bactéries multirésistantes sont habituellement présentes à des concentrations faibles et la durée de leur portage est courte. Cependant en cas de prise d'antibiotiques, les concentrations de ces bactéries sont plus élevées, ce qui augmente le risque qu'elles puissent être présents dans des infections et qu'elles puissent être disséminées dans l'environnement. Les mécanismes sous-tendant l'effet barrière sont en train d'être caractérisés, notamment par l'apport du séquençage à haut-débit qui permet d'étudier avec précision les populations intestinales. La meilleure compréhension de ces phénomènes ouvre un nouveau champ d'applications pour lutter contre l'antibiorésistance, comme la transplantation de microbiote fécal, l'utilisation de probiotiques ciblés ou encore l'inactivation colique des antibiotiques.

  • 14h25-14h50 Conséquences de l’antibiothérapie chez l’animal

Arlette Laval, Docteur vétérinaire, agrégée de médecine des animaux d’élevage. Expert honoraire près la Cour d’Appel de Rennes, membre de l’Académie Nationale d’Agriculture de France et du groupe de veille hepta-académique sur l’antibiorésistance

Les premières études portant sur les effets des antibiotiques sur le microbiote en santé animale concernaient les antibiotiques régulateurs de flore ou facteurs de croissance. Leur utilisation s’est développée à partir des années 50 aux USA puis en Europe. Les doses utilisées étaient 10 fois inférieures aux doses thérapeutiques mais ils étaient donnés pendant toute la durée de la période d’élevage. Ils agissaient en réorientant les fermentations digestives. On considérait que ces doses inférieures aux CMI des bactéries impactées, n’induisaient pas de résistance. Mais en 1996 la crise de l’avoparcine qui met en évidence un gène de résistance commun à cet antibiotique, utilisé exclusivement en alimentation animale et à la vancomycine, antibiotique de dernier recours en médecine humaine. A titre thérapeutique, l’utilisation des antibiotiques par voie orale est largement utilisée dans beaucoup d’espèces animales, mais elle est totalement déconseillée chez les ruminants sevrés, le cheval et le lapin dont les compartiments digestifs sont très sensibles aux déséquilibres microbiens.

Les travaux actuels portent sur toutes les espèces d’élevage et sur les animaux de compagnie. Ils sont plus nombreux chez le porc, une espèce très sensible aux troubles digestifs au début de la période d’élevage qui nécessite traditionnellement un recours conséquent à l’antibiothérapie, par voie orale mais aussi par voie parentérale. Ils ciblent surtout Escherichia coli, mais certaines bactéries Gram positif, des spirochètes et Lawsonia intracellularis, une petite bactérie intracellulaire responsable d’entérites hémorragiques, sont également concernés. Les études portent sur la modification du microbiote, la sélection de souches résistantes, en particulier vis-à-vis des antibiotiques critiques utilisés par voie orale ou parentérale, les conséquences du traitement de la truie sur le microbiote et la structure de la muqueuse intestinale du porcelet et même sur sa réponse immunitaire. Chez les carnivores, le chien en particulier, quelques travaux portent sur les conséquences de l’usage du métronidazole et des macrolides, et leurs conséquences à long terme sur le microbiome. Les conséquences de la présence de bactéries porteuses de gènes de résistance dans les effluents d’élevage sont également un sujet de préoccupation.

 

  • Conséquences de l’antibiothérapie chez l’être humain
  • 14h50-15h15 Microbiote intestinal : Quels effets à l’antibiothérapie chez le nouveau-né ?

Claire Poyart, Présidente de la CMEL AP-HP, Centre-Université de Paris

  • 15h15-15h40 Comment prévenir la dysbiose intestinale durant l’antibiothérapie

Antoine Andremont, Professeur émérite, Fondateur de DaVolterra

Durant les antibiothérapies tant orales que parentérales, les microbiotes intestinaux sont exposés à des quantités massives d’antibiotiques qui provoque une profonde dysbiose. Celle-ci peut engendrer des conséquences aigues (Infections à bactéries résistantes dont C. difficile) parfois dramatiques, mais aussi à long terme (obésité, asthme) qui sont de mieux en mieux connues. Aussi certains traitements anticancéreux en plein développement pourraient voir leur efficacité diminuée après antibiothérapie, en raison de la dysbiose. Des sociétés innovantes apportent des solutions possibles à cette question mais les difficultés réglementaires en rendent l’accès au marché encore problématique.

  • 15h40-16h05 Le microbiote buccal

Vincent Meuric, PU-PH en sciences biologiques -Praticien hospitalier, Université de Rennes 1 - CHU de Rennes

La cavité buccale présente une multitude de microbiotes. Ces microbiotes sont influencés par notre alimentation, l’hygiène bucco-dentaire mais également l’hôte lui-même. Deux microbiotes buccaux sont particulièrement étudiés, celui responsable des caries dentaires qui est directement influencé par des apports nutritionnels répété et trop riche, et le microbiote parodontal qui répond à l’hygiène bucco-dentaire mais également à l’état inflammatoire du patient, c’est le microbiote impliqué dans les parodontites.

Naturellement, c’est l’hygiène alimentaire et l’hygiène bucco-dentaire qui réguleront la pathologie carieuse, et les antibiotiques ne sont jamais prescrits pour traiter cette dernière. A l’opposé, dans les parodontites, la prescription d’antibiotique est fréquente. Cependant, les études ne montrent pas d’efficacité de ceux-ci après plusieurs semaines sur ce microbiote parodontal résilient. Nous allons ainsi nous intéresser à ce qui influence ce microbiote parodontal. Comment est-il défini chez un individu sain, et comment évolue-t-il dans le cadre du développement inflammatoire concomitant à la parodontite. Ainsi, nous développerons l’exemple de l’hémochromatose dans la surcharge en fer qui influence le microbiote parodontal sous gingival. Enfin, nous aborderons les perspectives de recherche sur les microbiotes buccaux.

 

  • Prévention, restauration des microbiotes
  • 16h05-16h30 Effets de probiotiques alimentaires

 Philippe Marteau, PU-PH, Gastroentérologue, APHP. Sorbonne Université

Le grand public accueille favorablement les idées de protéger son microbiote intestinal et de « probiotiques ». Les scientifiques sont parvenus à la définition consensuelle, « micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels »

Les consommateurs et professionnels de santé ne disposent en général pas d’information fiable pour savoir si un aliment ou complément alimentaire peut (ou non) être utile.

Les législateurs doivent respecter la règle intangible que « toute substance présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies … ou visant à restaurer, corriger ou modifier des fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique…. » est par définition un médicament (et doit se soumettre aux règles de développement de ces produits).

Alors que des études sérieuses montrent l’efficacité clinique de quelques (assez rares) produits (étudiés « comme des médicaments »), il est difficile de le faire savoir et de dénoncer « seulement » les nombreux produits n’ayant fait l’objet d’aucune étude chez l’homme.

Mon exposé apportera les éléments de preuve que :

Certains produits et micro-organismes (alimentaires ou compléments) ont une efficacité prouvée selon les règles de l’evidence based medicine. Certains parmi eux font l’objet de recommandations d’utilisation par des sociétés savantes dans 4 domaines : amélioration-prévention des troubles liés aux antibiotiques et infections par Clostridium difficile, gastroentérites aigues, syndrome de l’intestin irritable et inconfort digestif et certaines maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Les professionnels de santé devraient connaitre les recommandations et participer à l’éducation.

Des effets biologiques peuvent différer entre deux souches appartenant à la même espèce

Certains produits n’ont fait l’objet d’aucune étude chez l’homme et ont une qualité insuffisante.

  • 16h30-16h55 Transplantation de microbiote fécal : outils de découvertes mécanistique et thérapeutique

Nathalie Rolhion, Chargée de recherche INSERM UMR S 938, Centre de Recherche Saint-Antoine, Equipe « Microbiote Intestin et Inflammation »,

Le microbiote intestinal se définit comme l’ensemble extrêmement varié et complexe des microorganismes contenus dans l’intestin. En quelques années, les connaissances sur le microbiote intestinal ont enregistré un essor exponentiel, non seulement sa description, mais aussi ses fonctions physiologiques (digestion, métabolisme, immunité et neurologie). Des dysbioses (altérations qualitatives, quantitatives et fonctionnelles) ont été décrites dans de nombreuses pathologies et particulièrement au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et des troubles du métabolisme. Le rôle du microbiote est de plus évoqué dans de nombreuses maladies psychiatriques et neurodégénératives. Cependant, le lien entre microbiote intestinal et santé humaine est encore majoritairement basé sur des corrélations, et des études fonctionnelles sont nécessaires afin de mieux comprendre ce lien et de pouvoir proposer des thérapies efficaces et potentiellement personnalisées, ciblant le microbiote intestinal. Parmi les stratégies pouvant être utilisées pour restaurer l’équilibre du microbiote intestinal, nous discuterons aujourd’hui de la transplantation de microbiote fécal (TMF). La TMF consiste à administrer une préparation de matière fécale issue d’un sujet sain à un patient atteint d’une pathologie liée à une altération du microbiote intestinal, en vue d’exercer des effets thérapeutiques. Au cours de cette présentation seront exposés l’historique de la TMF, son succès spectaculaire pour le traitement de l’infection récidivante à Clostridiodes difficile, les premières données encourageantes pour d’autres pathologies (notamment les MICI), son potentiel comme outil de découverte mécanistique, les interrogations autour de cette pratique et son futur.

  • 16h55-17h20Transfert fécal et élimination du portage de bactéries multirésistantes

Aurélien Dinh, infectiologue, chef du service de maladies infectieuses et tropicales, hôpital Raymond Poincaré, Garches, APHP, université Paris Saclay

Il est impliqué dans plusieurs projets de recherche clinique visant à limiter l’émergence de bactéries résistantes notamment en réduisant la durée de traitement antibiotique mais aussi en s’intéressant aux préventions non antibiotique comme la transplantation de microbiote fécal.

  • 17h20-17h35 Conclusions par Anne-Claude Crémieux, Professeur Université de Paris, Hôpital Saint Louis, Académie nationale de médecine
  • 17h35 Clôture de la séance hepta-académique par Jean-Pierre Jégou Président de l’Académie Vétérinaire de France et annonce du Colloque 2022

 

 

Fin du colloque : 17h40

« Quelques actualités en transplantation et en xénotransplantation »

Séance en visioconférence, lien à venir dans les 48 heures précédant la séance

1. PARTIE PUBLIQUE

I – 1 : Séance académique :

« Quelques actualités en transplantation et en xénotransplantation »

Coordinateur : Pierre Saï, Président de la Section 1.

 

    • Introduction par Pierre Saï ;
    • « Caractérisation d’une population de lymphocytes B régulateurs en transplantation rénale », par Sophie BROUARD, Docteur vétérinaire, DR1 CNRS, CRTI, INSERM U1064., Nantes ;
    • « Vers un pancréas bio-artificiel pour le diabète de type 1 », par Jean-Marie BACH, Docteur vétérinaire, Professeur de Physiologie à Oniris-Nantes, Directeur de l’Unité Immuno-Endocrinologie cellulaire et moléculaire ;
    • « Xénotransplantation d'hépatocytes pour traiter l'insuffisance hépatique fulminante », Léo BUHLER, Docteur en médecine, Professeur de chirurgie, Université de Fribourg, Suisse ;
    • Discussion.

 

I – 2. Communication libre.

 

    • «L’édition génomique en Uruguay : un bilan d’activité», par Martina CRISPO, Docteur Vétérinaire, Unidad de Animales Transgénicos y de Experimentación", Institut Pasteur de Montevideo.

 

 

II / PARTIE RÉSERVÉE AUX MEMBRES

II - 1 / Procès-verbal de la Séance académique du 3 juin 2021 ;

II – 2 / Questions d’actualité.

 

RÉSUMÉS des Communications

Présentation 1 – « Caractérisation d’une population de lymphocytes B régulateurs en transplantation rénale »

Sophie BROUARD, Docteur vétérinaire

DR1 CNRS, CRTI, INSERM U1064., Nantes

sophie.brouard(at)univ-nantes.fr

Depuis plusieurs années, nous avons développé une biocollection de patients transplantés rénaux avec une greffe présentant une fonction stable sans aucune immunosuppression, état de tolérance extrêmement rare en transplantation. Nous avons montré que ces patients présentaient une augmentation significative du nombre de leurs cellules B en périphérie. Nous avons analysé le profil de ces cellules B et avons montré à la fois un défaut de leur différenciation en plasmablastes-plasmocytes et une augmentation des cellules B capables de bloquer la prolifération des cellules effectrices CD4+CD25-T autologues et allogéniques par contact et par un mécanisme dépendant du granzyme B (GZMB). En utilisant un cocktail d'expansion combinant IL-21, anti-BCR, CpG ODN, CD40L, IL-2, nous avons montré que ces cellules pouvaient être produites in vitro, tout en conservant leurs propriétés immunosuppressives. Ceci nous a permis d’apporter de nouvelles connaissances sur la biologie de ces cellules B GZMB+ et la mise au point d’une méthode efficace pour les produire in vitro en vue d'une future application potentielle en thérapie cellulaire.

Présentation 2 – « Vers un pancréas bio-artificiel pour le diabète de type 1 »

Jean-Marie BACH, Docteur vétérinaire

Professeur de Physiologie à Oniris-Nantes, Directeur de l’Unité Immuno-Endocrinologie cellulaire et moléculaire

jean-marie.bach(at)oniris-nantes.fr

Le diabète de type 1 concerne plus de 20 millions de personnes dans le monde. Malgré de réels progrès en termes d’approche thérapeutique et de qualité de vie, son incidence et son coût économique augmentent régulièrement en faisant un problème de santé publique. En complément des pompes à insuline en développement, la mise au point d’un pancréas bio-artificiel embarquant des îlots pancréatiques est un défi majeur notamment pour les patients présentant une glycémie mal régulée par l’insulinothérapie palliative ou en impasse thérapeutique. L'allo-transplantation d'îlots humains dans le foie est aujourd'hui une réalité clinique mais limitée par la pénurie d'organes, la viabilité inadéquate d’une grande partie des îlots transplantés et la nécessité d'une immunosuppression systémique, même allégée, entraînant des effets secondaires négatifs. Nous avons développé un prototype original et innovant de pancréas bio-artificiel greffé en sous-cutané, embarquant à très haute densité des îlots pancréatiques dans un hydrogel limitant la nécessité d’une immunosuppression et optimisé en apport et transfert d’oxygène garantissant une survie fonctionnelle des îlots. Ce pancréas bio-artificiel peut intégrer des îlots humains ou porcins doubles K.O. pour les deux principaux xeno-antigènes responsables d’un rejet (hyper-)aigu (alpha1-3Gal et Neu5Gc). Sa validation préclinique in vivo et le développement d’une version ‘injectable’ ouvriront des perspectives clés pour l’Homme.

Présentation 3 – « Xénotransplantation d'hépatocytes pour traiter l'insuffisance hépatique fulminante »

Léo BUHLER, Docteur en médecine

Professeur de chirurgie, Université de Fribourg, Suisse

leo.buhler(at)unifr.ch

The treatment for acute and chronic liver failure is still limited and the only current strategy is the whole liver transplantation. Due to the shortage of human organ donors, a significant number of potential recipients die without receiving a transplant. Alternative solutions to whole organ have not yet reached large clinical application and our research group has focused over the last 15 years on xenogeneic hepatocyte isolation, encapsulation and transplantation. We first developed the techniques of rodent and porcine hepatocyte isolation and encapsulation. We analysed the anabolic and catabolic functions of encapsulated hepatocytes in vitro and then tested the effect of such cells in small animal models of acute liver failure. We showed that xenogeneic encapsulated hepatocytes transplanted in large quantities into the peritoneum of mice with acute liver failure could rescue the failing metabolism and significantly increased the survival. In collaboration with the research group of the Transplant Unit at the Massachusetts General Hospital, Harvard Medical School (Pr James Markmann), we translated this application to the pig-to-nonhuman primate model and transplanted encapsulated porcine hepatocytes to baboons with acute liver failure. We could show that also in the large animal model, encapsulated liver cells improve survival of recipients. Our recent work in collaboration with Pr Sandrine Gerber has focused on the improvement of the microcapsules and the co-transplantation of stroma cells with the hepatocytes in order to improve cell function and survival. The plan is to initiate a clinical trial of encapsulated porcine hepatocytes to rescue patients with acute liver failure.

Communication libre

« L’édition génomique en Uruguay : un bilan d’activité»

Martina CRISPO, Docteur Vétérinaire, Unidad de Animales Transgénicos y de Experimentación", Institut Pasteur de Montevideo

crispo@pasteur.edu.uy

Depuis 2006 nous avons mis en place une Unité Technologique capable de faire de la recherche propre et fournir aux chercheurs d’Uruguay et de la région avec des modèles de souris génétiquement édités. En 2014, nous avons mis en place le système CRISPR/Cas9, ce qui nous a permis d'élargir le cadre de notre activité et faire des collaborations avec l'Institut de Reproduction Animale d'Uruguay, avec lesquelles nous avons participé au développement de projets impliquant les moutons, ce qui nous a positionné comme plateforme technologique de référence en Amérique du Sud. Des projets en cours en Uruguay concernent la production de viande ovine, au Brésil concernent la résistance au stress calorique chez les bovins, et des autres sont développés en Argentine.

La régulation de l’édition génomique dans certains pays d’Amérique du Sud ne considère comme des OGM les événements que s'ils ont été créés par addition d'ADN exogène. En Amérique du Sud, il n'y a pas non plus de législation relative au commerce de lignées ou de races produites par édition génomique. Dans notre présentation nous décrirons quelques-unes de nos réalisations récentes et certains de nos projets.

:

 

Présentation 1 – « Caractérisation d’une population de lymphocytes B régulateurs en transplantation rénale »

Sophie BROUARD, Docteur vétérinaire

DR1 CNRS, CRTI, INSERM U1064., Nantes

sophie.brouard(at)univ-nantes.fr

Depuis plusieurs années, nous avons développé une biocollection de patients transplantés rénaux avec une greffe présentant une fonction stable sans aucune immunosuppression, état de tolérance extrêmement rare en transplantation. Nous avons montré que ces patients présentaient une augmentation significative du nombre de leurs cellules B en périphérie. Nous avons analysé le profil de ces cellules B et avons montré à la fois un défaut de leur différenciation en plasmablastes-plasmocytes et une augmentation des cellules B capables de bloquer la prolifération des cellules effectrices CD4+CD25-T autologues et allogéniques par contact et par un mécanisme dépendant du granzyme B (GZMB). En utilisant un cocktail d'expansion combinant IL-21, anti-BCR, CpG ODN, CD40L, IL-2, nous avons montré que ces cellules pouvaient être produites in vitro, tout en conservant leurs propriétés immunosuppressives. Ceci nous a permis d’apporter de nouvelles connaissances sur la biologie de ces cellules B GZMB+ et la mise au point d’une méthode efficace pour les produire in vitro en vue d'une future application potentielle en thérapie cellulaire.

Séance des Lauréats de l'Académie Vétérinaire de France

Séance académique du 3 juin 2021, 14h00 - 17h30

 

Visioconférence ZOOM US:

https://us02web.zoom.us/j/82052718303?pwd=RE1vbHNaaXNoUDFrdktUV3FXNEN5Zz09

 

ID de réunion : 820 5271 8303 / Code secret : 171655

Présidence: Jean-Pierre JÉGOU

 

  1. PARTIE PUBLIQUE

I – 1 : Séance académique : Séance des Lauréats

Coordinateur : Éric Guaguère, Co-Responsable de la Commission des Prix.

 

    • Introduction par Éric Guaguère;
  • Anne-Laure BLANC, pour « Évolution de la relation hommes-animaux dans les sociétés occidentales au XXIème siècle. Conséquences sur le cas particulier de la relation propriétaire-animal de compagnie et rôle de la profession vétérinaire dans cette        évolution » , 
  • Marion KOENIG, pour « Intoxication des chiens par les cyanobactéries d’eau douce : analyse des cas survenus en Loire durant l’été 2017 », présenté par Mme Martine Kammerer, Directrice de thèse ;

  • Mathieu PAULIN, pour « Caractérisations clinique, paraclinique, histologique, immunohistochimique et clonalité lymphoïde comparées du lymphome T digestif de bas grade et de la maladie inflammatoire chronique idiopathique de l'intestin sur un panel prospectif de 44 chats (2016-2019) - Intérêt et concordance du modèle félin dans l'étude de la maladie lymphoproliférative indolente à lymphocytes T digestive humaine » ;
  • Valentine POIRIER, pour « Élevages foyers de tuberculose bovine ayant fait l’objet d’un assainissement par abattage partiel depuis son autorisation sur tout le territoire national en 2014 : typologie des élevages concernés, étude de l’efficacité des dispositifs » ;
  • Intervention du Président d’Ampli-Mutuelle ;
  • Anne BERTOLIATTI-FONTANA (Prix Ampli-Mutuelle 2020), pour « Conciliation vie personnelle et vie professionnelle chez les femmes vétérinaires, enquête auprès d’étudiantes et de vétérinaires en exercice » ;

 

II / PARTIE RÉSERVÉE AUX MEMBRES

II - 1 / Procès-verbal de la Séance académique du 27 mai 2021 ;

II – 2 / Questions d’actualité.

COMMUNICATIONS LIBRES ET ASSEMBLEE GENERALE

Séance en visioconférence, lien à venir dans les 48 heures précédant la séance

  1. PARTIE PUBLIQUE

I – 1 : Communications libres

 

Visioconférence ZOOM US:

us02web.zoom.us/j/84317979376

 

ID de réunion : 843 1797 9376 / Code secret : 413326

 

Présidence: Jean-Pierre JÉGOU

 

  1. PARTIE PUBLIQUE

I – 1 : Communications libres

Coordinateur : Éric Poudelet

 

Introduction par Éric Poudelet, Président de la Section 3,

I -1/ 1. « Évolution dans le temps des moyens de maitrise de l’hygiène des aliments», Richard BONNE, Docteur Vétérinaire, PhD, ancien vétérinaire inspecteur des services vétérinaires français, expert international en sécurité sanitaire des aliments  intervenant dans le cadre de programmes internationaux de développement (CE, FAO, US-AID, ...), Sabaillan, Gers.  

Résumé: Le respect des principes d’hygiène des aliments a pour but d’éviter l’occurrence d’accidents alimentaires, qu’ils soient sanitaires (toxi-infections alimentaires) ou économiques (pertes). Comme il n’est possible de maîtriser efficacement que ce qui a été préalablement décrit, un schéma du mécanisme d’apparition des accidents alimentaires est proposé. La « méthode de gestion globale de l’hygiène dans les industries agroalimentaires » regroupant l’ensemble des principes à appliquer, repose sur ce schéma. Au cours des siècles, la transition progressive de connaissances empiriques à un savoir rationnel, a permis d’enrichir l’arsenal des moyens de lutte contre les accidents alimentaires. De ce point de vue, l’apport de la bactériologie sous l’impulsion de Louis Pasteur, a joué un rôle déterminant à partir de la fin du XIXème siècle.

 

I -1/ 2. « Panorama des principaux dangers biologiques et assimilés d’origine alimentaire », Alain GUIGNARD, Docteur Vétérinaire, ancien Inspecteur Général de Santé Publique Vétérinaire

Résumé: L’article dresse un panorama actualisé des principaux dangers biologiques d’origine alimentaire. L’accent est mis sur les dangers d’origine microbienne, dont importance est soulignée par les données de la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Il propose une représentation schématique des interrelations entre les différents composants des flores habituellement recherchées, ainsi qu’un guide d’interprétation des résultats d’analyses microbiologiques réalisées dans le cadre des autocontrôles et des TIAC. Les autres dangers sont présentés : histamine, virus, champignons, parasites, bio-toxines marines, allergènes alimentaires, syndromes collectifs inexpliqués, etc. L’auteur illustre sa présentation par des témoignages issus de son expérience de terrain.

      Discussion

II / PARTIE RÉSERVÉE AUX MEMBRES

II - 1 / Procès-verbal de la Séance académique du 6 mai 2021 ;

II – 2 / ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES COMPTES ;

II - 3 / Questions d’actualité.

 

 

 

Éthique et intégrité scientifique

Séance coordonnée par Michel Baussier et François Valon

Visioconférence 14h-17h30 par le lien zoom.US suivant :

https://us02web.zoom.us/j/82115828379?pwd=dDNrR01UbnNEcDhwZm1BQ3JtNmc1UT09

ID de réunion : 821 1582 8379               Code secret : 798203

PARTIE PUBLIQUE

 

I – 1 : Protocole académique : Réception

Réception de Christian Hervé, Médecin, Professeur des Universités,  élu membre titulaire de la Section Sciences Cliniques le 10 décembre 2020, par Eric Guaguère Past-président de la Section Sciences Cliniques.

 

I – 2 : Séance thématique : « Éthique et intégrité scientifique »

 

Coordinateurs : Michel Baussier et François Valon

 

    • Introduction par Michel Baussier et François Valon ;
    • « Evaluations scientifiques des pratiques médicales », par Christophe Hugnet, Membre de l’AVF ; 
    • « L’intégrité scientifique se discute-t-elle ? » par Jacques Haiech, Université de Strasbourg et Claude Forest INSERM.
    • « Un nouvel outil pour informer les médecins vétérinaires : « mieux que la meilleure preuve scientifique », par Jean-Michel Vandeweerd, Membre de l’AVF ;
    • « Homéopathie vétérinaire », Présentation du rapport par François Valon, Membre de l’AVF ;
    • Discusson

 

 

II / PARTIE RÉSERVÉE AUX MEMBRES

II - 1 / Procès-verbal des Séances académiques du 8 avril et du 29 avril 2021 ;

II – 2 / « Homéopathie vétérinaire », Adoption de l’Avis de l’AVF ;

II - 3 / Questions d’actualité.

Dynamique des zoonoses et nouveaux risques sanitaires

Visioconférence à 14 heures, obtenir le lien auprès de academie(at)veterinaire.fr dans les 24 heures qui précèdent la Séance

Séance bi-académique

Académie vétérinaire de France – Académie nationale de médecine

« Dynamiques des zoonoses et nouveaux risques sanitaires »

 

Organisateurs : Jeanne BRUGÈRE-PICOUX et Jean-Luc ANGOT

 

Introduction par Jean-Pierre JÉGOU (Président de l’AVF) et par Bernard CHARPENTIER (Président de l’ANM)

Présentation par Jeanne BRUGÈRE-PICOUX (ANM-AVF)

Communications

Arboviroses émergentes : virus du Nil occidental, fièvre catarrhale ovine et maladie de Schmallenberg par Stephan ZIENTARA (ANM-AVF), Cécile BECK (ANSES) et Sylvie LECOLLINET (ANSES)

Nouveaux aspects de la lutte contre la rage par Hervé BOURHY (AVF - Institut Pasteur), Guilherm Dias DE MELO (Institut Pasteur) et Arnaud TARANTOLA (Institut Pasteur)

De nouvelles habitudes alimentaires, de nouveaux risques parasitaires : l’exemple du poisson par Jean DUPOUY-CAMET (AVF), Mélanie GAY (ANSES) et René HOUIN (AVF)

Problèmes de santé publique liés à la consommation de fruits de mer par Coralie LUPO (Ifremer) et Jean-Luc ANGOT (AVF).

Conclusion Jean-Luc ANGOT (AVF)

 

.

Réflexions et approches pour une éthique vétérinaire

Séance académique du 29 avril 2021,  BIEN NOTER SÉANCE EN MATINÉE  9h00 - 12h30   

 

Visioconférence ZOOM US: https://us02web.zoom.us/j/85822782422?pwd=Q3dMMDJFRFE2UnpHa0RlajlQVkMzZz09

 

ID de réunion : 858 2278 2422 / Code secret : 657061

 

Présidence: Jean-Pierre JÉGOU

 

PARTIE PUBLIQUE

 

Séance thématique : « Réflexions et approches pour une éthique vétérinaire »

 

Coordinateurs : Francis Desbrosse, François Valon, Jean-Michel Vandeweerd.

Introduction, par Jean-Pierre Jégou, Président de l’AVF.

I/ Éthique vétérinaire : Réflexions sur son espace. Modérateur François Valon, Membre de l’AVF.

  • « Éthique vétérinaire: vers une bioéthique pratique, interdisciplinaire et globale » par Christian Hervé Université de Paris, Membre de l’AVF ;
  • « Evolutions de la relation Homme/Animal et éthique professionnelle vétérinaire », par André-Laurent Parodi, Membre de l’AVF et de l’Académie Nationale de Médecine (ANM), ;
  • Discussion.

II/ Éhique vétérinaire : Au cœur de notre métierModérateur Jacques Guérin Président du Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires (CNOV).

  • « Enquête auprès des vétérinaires sur les dilemmes éthiques rencontrés au cours de leur vie professionnelle .Application à l’enseignement vétérinaire“, par la Docteure vétérinaire Geneviève Marignac de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA);
  • « Identification des situations professionnelles qui font appel à l’éthique en pratique équine », par Jean-Michel Vandeweerd, Membre de l’AVF ;
  • « Éthique vétérinaire et sélection du chien de race », par Gilles Chaudieu Membre de l’AVF ;
  • « Le vétérinaire au cœur du concept « un seul bien-être » en élevage », par Pierre Mormède, Directeur de recherche émérite INRAE.

III/ DISCUSSION GÉNÉRALE

Séance thématique en Visioconférence Zoom, lien déposé ici dans les 48 heures avant la séance

 

« Les laboratoires départementaux publics d’analyses »

Etat des lieux- Actualités et épidémiosurveillance en productions animales : quelques exemples »,

 

Coordinatrice : Josée Vaissaire

I/1• Aurèle Valognes : (Docteur Vétérinaire, Présidente de l’ADILVA, Directrice du Laboratoire Départemental d’Analyses de la Mayenne, Laval 53000): « Etat des lieux du réseau des laboratoires départementaux publics d’analyses : la vision historique de l’ADILVA »  ;

 

I/2• Aurèle Valognes : (Docteur Vétérinaire, Présidente de l’ADILVA, Directrice du Laboratoire Départemental d’Analyses de la Mayenne, Laval 53000.): « Interventions du réseau des laboratoires départementaux publics d’analyses dans le cadre de la pandémie de COVID-19 » ;

 

I/3• Natacha Woronoff-Rehn : (Docteur Vétérinaire, Docteur en Pharmacie, Directrice du Laboratoire Vétérinaire Départemental du Doubs, Besançon, 25000.) « Surveillance des salmonelles en élevage bovin : Enjeu pour le laboratoire vétérinaire départemental du Doubs » ;

 

I/4• Eric Laporte :(Docteur Vétérinaire, Ph.D. Directeur Général, Labocea, Ploufragan, 22440.)etIsabelle Martel (Docteur Vétérinaire, Biologiste, Directrice du Laboratoire Départemental d’Analyses, Technopole de Marseille-Provence, Château Gombert, Marseille, 13000.): « La surveillance des coquillages : un enjeu de santé publique, ou comment l’IFREMER et la DGAl ont permis au réseau des laboratoires départementaux de participer à la prise en charge de l’organisation du réseau REMY REPHYTOX » .

 

 

 

 

Jeudi 25 Mars 2021, 14h00 – 17h30 (en visioconférence - lien: https://us02web.zoom.us/j/83698151247?pwd=cWJmRFJ0MXpCVDFVRjErWklvVXZ5Zz09, N° Réunion: 836 9815 1247 , Code secret:  323228)

Séance Médecine Comparative et Innovations Thérapeutiques. Gestion de la douleur : des céphalopodes à l'homme

Organisateurs

Marc Dhenain, Pascale Chavatte Palmer

14h00: Introduction

Marc Dhenain/Pascale Chavatte Palmer

14h05: Facteurs génétiques de sensibilité aux infections virales : méthodologie, résultats et perspectives

Xavier Montagutelli (Institut Pasteur)

Les observations cliniques montrent que les conséquences pathologiques d'une infection virales peuvent varier considérablement d'un individu à un autre. Ces variations dépendent d'une multiplicité de facteurs dont certains sont liés à l'agent pathogène lui-même et d'autres à l'hôte dans lequel il se multiplie. Des études génétiques réalisées chez l'homme et la souris ont permis d'identifier des variants génétiques qui modulent la sensibilité à certaines infections virales. Leurs résultats permettent de mieux comprendre les interactions entre virus et biologie cellulaire et offrent des pistes pour de nouvelles approches thérapeutiques antivirales."

14h40: Présentation 1 - Céphalopodes, expérimentation animale et législation européenne

Laure Bonnaud-Ponticelli (Professeure au Museum National d’Histoire Naturelle)

Les céphalopodes sont les seuls non-vertébrés à être inclus dans la législation relative à l’expérimentation animale, ceci depuis 2013. Qu’est ce qui justifie que des précautions similaires à celles prises avec les vertébrés soient appliquées sur cet animal mou, sans colonne vertébrale, et généralement peu apprécié par ailleurs ? Leur système nerveux et sensoriel unique qui leur permet de montrer des comportements extrêmement élaborés et des capacités d’apprentissage et de mémorisation. Ce sont ces éléments, qui ont permis de prendre en considération ou à tout le moins d’envisager que les céphalopodes pourraient éprouver de la douleur, de la souffrance. Cette intervention sera l’occasion de décrire les céphalopodes, de faire un état des lieux des connaissances actuelles sur les signes putatifs de douleur et les méthodes appliquées pour la diminuer ainsi que sur les avancées de la législation

15h15: Présentation 2 – Gestion de la douleur aigue et chronique en expérimentation animale

Patrick Verwaerde (Président du CNEA - Responsable du pôle anesthésie-réanimation-urgence-soins intensifs à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort)

Le respect de la règle des 3R constituent l’un des enjeux éthiques majeurs de l’expérimentation animale moderne. Les avancées de l’algologie animale et humaine soulignent néanmoins l’importance méthodologique d’une analgésie adéquate pour prétendre acquérir des données expérimentales interprétables d’un point de vue scientifique. La maitrise des douleurs aigues et chroniques chez l'animal suppose de respecter quelques règles pratiques simples rappelées dans cette présentation qui souligne en outre la pertinence d'une approche de réciprocité conforme à la notion de "One Health".

15h50 Présentation 3 – Prise en charge de la douleur en médecine humaine

Professeur Alain Serrie (Professeur associé des universités,  Chef de service, Service de Médecine de la Douleur et de Médecine Palliative. Inserm UMR-S 1144, Universités Paris Descartes – Paris Diderot,Président du CLUD Lariboisiére-Fernand Widal)

Pendant trop longtemps la douleur a été vécue comme une fatalité. En effet, pendant des siècles et maintenant encore…, la médecine ne s'est préoccupée qu'avec "parcimonie" ou plutôt un certain dédain de la douleur physique et de la souffrance des hommes. Pilier de notre civilisation judéo-chrétienne et de notre ignorance, la douleur avait des vertus de Rédemption, d'exemple et de démonstration courageuse, et il n'en faut pas beaucoup plus pour évoquer la fatalité : preuve incontestable de siècles d'obscurantisme, où cette notion résonne non seulement comme un aveu d'impuissance mais comme une absence d'avenir. La qualité d’un système de santé est définie par la prise en compte de l’efficacité du traitement proposé mais aussi par le soulagement de la souffrance des patients. Dès lors, l’amélioration de la prise en charge de la douleur doit être un de nos objectifs essentiels.

Des considérations éthiques et morales ne peuvent plus être écartées de l’élaboration et de la mise en application d’un projet de soins. Une information adaptée doit être donnée, surtout en matière de prise en charge de la douleur : elle doit répondre à ce que le patient est en droit d’attendre. Il n’est plus imaginable, aujourd’hui, de développer un objectif prioritaire de santé publique, sans la participation de l’ensemble des soignants : médecins, infirmiers (ères), étudiants, kinésithérapeutes, psychologues, agents hospitaliers...ainsi d’ailleurs que sans celle des représentants des usagers du système de santé, c’est à dire le patient et sa famille. La lutte contre la douleur est inséparable de l’évolution de ces idées.

Socialement, la douleur peut être si invalidante qu’elle interdit ou empêche toutes activités artisanales, agricoles, sociales et professionnelles pour celui qui souffre. La souffrance peut être si intense qu’elle laissera des cicatrices indélébiles. Elle devient une source d’exclusion supplémentaire et un facteur d’inégalité sociale.

16h25 : Réception de Eric Leroy

Actualités en Herpétologie

VISIOCONFERENCE - Lien Zoom : us02web.zoom.us/j/84147429391

Séance coordonnée par Didier Boussarie

Les maladies émergentes en herpétologie

par Lionel SCHILLIGER , Docteur Vétérinaire, Diplomate European College of Zoological Medicine-Herpetology, Diplomate American Board of Veterinary Practitioners, Reptile and Amphibian, 75016 Paris

L’univers sensoriel des tortues

par Didier BOUSSARIE, Docteur Vétérinaire, Consultant NAC, Ancien Président du Groupe d’études des nouveaux animaux de Compagnie de l’AFVAC, Consultant NAC, 51170 Fismes 

Actualités en ophtalmologie des reptiles

par Franck RIVAL, Docteur Vétérinaire, Certificat d’études Supérieures d’ophtalmologie vétérinaire, Ancien Président du Groupe d’études des nouveaux animaux de Compagnie de l’AFVAC, Consultant NAC, 26000 Valence 

     

Table ronde animée par les 3 intervenants : place des reptiles dans les zoonoses et dans le projet de loi sur la maltraitance animale

 

Résumés:

Les maladies émergentes en Herpétologie (Dr L.Schilliger)

Les  reptiles  et  les  amphibiens  n’échappent  pas  au  concept  de  maladies  animales  émergentes, c’est-à-dire de maladies infectieuses en phase d’expansion. Ces affections nouvelles  ou  résurgentes, susceptibles de  prendre  de  l’ampleur dans  un  futur  proche, sont  connues pour  l’augmentation  significative  de leur  incidence  dans  une  région  donnée  ou  dans  une  population  d’animaux  donnée.  Parmi  elles,  la  nidovirose,  la  nannizziomycose,  l’ophidiomycose  et  la  chytridiomycose sont décrites depuis  quelques  années  et deviennent très  préoccupantes,  non  seulement pour les reptiles et les amphibiens captifs mais également en termes de danger pour  certaines espèces sauvages menacées d’extinction.

L’univers sensoriel des tortues (Dr D. Boussarie)

Les tortues se servent de leurs organes sensoriels pour rechercher leur nourriture, reconnaître les prédateurs, trouver des partenaires sexuels et s’orienter dans leur environnement. Elles possèdent cinq sens comme les mammifères : la vision, l’audition, l’olfaction, la gustation et le toucher. Ces sens sont détaillés en précisant leurs structures anatomiques, leurs particularités fonctionnelles ainsi que les conséquences pratiques qui en découlent sur le comportement des tortues. La vision et l’odorat sont les sens les plus développés.

La communication chez les tortues comprend toute une gamme de moyens à composante tactile, olfactive, visuelle ou auditive. Il s’agit de signes de tête ritualisés, de posture, de chocs contre les carapaces, de morsures, de mouvements de pattes, de vocalises, de phéromones issues de sécrétions glandulaires diverses.

 

Actualités en Ophtalmologie des Reptiles (Dr F. RIVAL)

Les Reptiles, comme tous les animaux présentés dans nos structures vétérinaires, bénéficient des progrès constants en ophtalmologie.

Après un bref rappel des spécificités oculaires de ces espèces, 4 exemples d’actualités dans ce domaine sont présentés dans cet exposé :

  • actualité concernant l’anatomo-physiologie avec la mise en évidence, sans préparation, sur l’animal vigil, de la vascularisation de la lunette des Ophidiens
  • actualité concernant une méthode d’examen oculaire avec l’utilisation de l’OCT (Tomographie par Cohérence Optique) chez les Reptiles
  • actualité concernant les affections oculaires avec un exemple de description d’un cas d’ankyloblépharon chez un Saurien
  • actualité concernant la thérapeutique avec l’étude d’une technique de reconstruction après énucléation chez un Ophidien.

Séance thématique : "Actualités en Génétique" et Communication libre : "Les chiens de la Covid-19".

Coordinateur Jean-Louis Guénet

VISIOCONFÉRENCE

https://us02web.zoom.us/j/84919769540?pwd=SzduUnY2TDYvUUVRV0Z2bzhDTllVQT09

ID de réunion : 849 1976 9540

Code secret :  254372

Communications de la Séance Actualités en Génétique du 25 février 2021:

Marie Abitbol VetAgro Sup,  Génomique féline : Progrès récents et intérêts en recherche et en médecine vétérinaire

Résumé : Le séquençage et l'annotation du génome du chat domestique (Felis catus), publiés en 2007, étaient de médiocre qualité. Ils ont depuis été amendés puis complétés par le développement d'outils de génomique, qui combinés à des stratégies génétiques en constante évolution, permettent de rechercher gènes et variants d'intérêt avec efficacité. Ces progrès bénéficient à la médecine vétérinaire féline, mais font également du chat domestique un modèle pour l'étude de la domestication, l'évolution des espèces, mais aussi un modèle biomédical en constante ascension. Progressivement, le chat qui a déjà conquis le cœur des foyers français et du web mondial, est en train de conquérir le cœur des généticiens.

Lucie Chevallier Génétique Médicale Comparée ENVA U955 – IMRB, Team 10 - Biology of the neuromuscular system, Inserm, UPEC, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, Maisons-Alfort, 94700, France Les modèles animaux du syndrome d'Ehlers-Danlos : aspects cliniques et génétiques

Résumé : Le syndrome d’Ehlers-Danlos (SED) regroupe un ensemble de maladies hétérogènes, rares, atteignant les tissus conjonctifs. Les signes cliniques principaux des SED sont une hyperextensibilité cutanée, une hypermobilité articulaire et une fragilité de la peau. Actuellement, la classification des SED chez l'Homme distingue 13 sous-types cliniques associées à des mutations dans 19 gènes différents, reflétant l’hétérogénéité de cet ensemble de maladies. Des descriptions cliniques de maladies des tissus conjonctifs ressemblant au SED humain ont été rapportées chez le cheval, le chat, le chien, le lapin, le mouton, les bovins et le vison. L’avènement du séquençage à haut débit a permis d’identifier un nombre croissant de gènes impliqués dans les maladies animales modèles du SED. La majorité des mutations identifiées provoquent une altération de la synthèse du collagène et plus largement de l’intégrité de la matrice extracellulaire. La plupart des gènes identifiés chez les animaux étaient déjà connu chez l’Homme. Néanmoins, des analyses génétiques réalisées chez l’animal ont permis d’identifier des gènes mutés retrouvés chez l’Homme ou ont fourni des gènes candidats d’intérêt.

Xavier Montagutelli Laboratoire de Génétique de la Souris Institut Pasteur  Facteurs génétiques de sensibilité aux infections virales : méthodologie, résultats et perspectives

Résumé : Les observations cliniques montrent que les conséquences pathologiques d'une infection virales peuvent varier considérablement d'un individu à un autre. Ces variations dépendent d'une multiplicité de facteurs dont certains sont liés à l'agent pathogène lui-même et d'autres à l'hôte dans lequel il se multiplie. Des études génétiques réalisées chez l'homme et la souris ont permis d'identifier des variants génétiques qui modulent la sensibilité à certaines infections virales. Leurs résultats permettent de mieux comprendre les interactions entre virus et biologie cellulaire et offrent des pistes pour de nouvelles approches thérapeutiques antivirales.

Courte Communication:

Dominique Grangjean, Professeur, Chef du Département Élevage Pathologie des Équidés et Carnivores, Directeur de l'Unité de Médecine de l'Elevage et du Sport, ENVA, « Les chiens de la Covid-19 : situation actuelle en France et à l’étranger »,

Résumé  ici

Séance thématique : «Médecine préventive chez les animaux de compagnie»

4 février 2021, 14h00 - 17h00
Visioconférence ZOOM US
https://us02web.zoom.us/j/87264560304?pwd=WDNMWTNBdnRrcG1VUlNNWFZrMGdUZz09
ID de réunion : 872 6456 0304 / Code secret : 965385

Présidence: Jean-Pierre JÉGOU

I/ Partie publique


I – 1 / Protocole académique : Réception

Gilles CHAUDIEU, élu Membre Titulaire de la Section 2 « Sciences cliniques » le 23 janvier 2020, par
Éric GUAGUÈRE, ancien président de la Section Sciences cliniques.

 

I – 2 / Séance thématique : « Médecine préventive chez les animaux de compagnie »

Coordinateur : Éric GUAGUERE
I – 2 - 1 / « La médecine préventive du chien et du chat, histoire et structuration d'une discipline clinique», Ludovic FREYBURGER, DV, PhD, Directeur de la Formation Vétérinaire de « La Compagnie des Animaux », Président du Groupe d'Etude en Médecine Préventive (GEMP) – AFVAC ;
I – 2 - 2 / « Prévention des zoonoses parasitaires chez les animaux de compagnie (dont les NAC) », Jacques GUILLOT, DV, PhD, Professeur de Parasitologie et Maladies parasitaires (ENVA), Membre titulaire de l’Académie Vétérinaire de France, Membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine ;
I – 2 – 3 / « L’assurance santé animale en France et en Europe : impact sur la pratique canine/féline de la profession vétérinaire », Jérôme SALORD, PhD, Président, directeur général de La Compagnie des Animaux - SantéVet, Jim et Joe, Bulle Bleue.

 

I - 3 / Lecture d’ouvrage

« Vendre ou acheter un cheval : Conseils de spécialistes en droit équin », Éditions IFCE
200 pages, édition 2019 ISBN 978-2-915250-77-0 par Éric Plateau

II / Partie réservée aux membres

Peste Porcine Africaine

Séance bi-académique AAF/AVF

Par Visio-conférence en Webinaire nécessitant une inscription préalable:

Lien d'accès à la page du site de l’AAF:  https://www.academie-agriculture.fr/actualites/academie/seance/academie/limpact-de-la-peste-porcine-africaine-sur-lelevage-porcin-dans

Lien d'accès au formulaire d’inscription: https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_TV8Gbe6PR0yEImi-gCEV_w

Coordination : Michel Rieu AAF et André Jestin AVF

14H30 : Accueil par les Présidents de l’AAF et de l’AVF : (à confirmer)

  • Président de l’AAF
  • Président de l’AVF

14H35 : Introduction par A Jestin

14H40 Exposé N°1
La PPA en Europe, virus, vecteurs, épidémiologie, méthodes de lutte.
Par Marie-Frédérique Le Potier, Chef d'Unité Virologie Immunologie Porcine, Responsable du laboratoire national de référence PPA. Anses Ploufragan 

15H10 Exposé N°2
La PPA en Chine, l'autre crise sanitaire, méthodes de lutte, contexte politique
Par Jean-Christophe Audonnet: Boehringer Ingelheim 

15H45 Exposé N°3
La PPA en Chine, effets sur la production porcine et les flux d’importations, dans le contexte institutionnel et économique

16H15 Exposé N°4
Effets induits, constatés ou projetés, sur les filières porcines dans le monde et sur les autres filières animales
Par Boris Duflot, directeur du Pôle Economie de l’Ifip-Institut du Porc

 

« Le vétérinaire dans la société du XXI eme siècle. Défis dans certains domaines vétérinaires: illustration et perspectives »

14 heures : Séance en visioconférence, lien mis en ligne 48h avant la séance

« Le vétérinaire dans la société du XXI eme siècle. Défis dans certains domaines vétérinaires: illustration et perspectives »

- Emmanuel BENNETEAU - Coopérative Terrena, basée à Ancenis : le vétérinaire et les élevages de porcs
- Jean Michel CHAPRON  - Direction Départementale de la Protection des Populations du Morbihan: l’avenir de la santé publique vétérinaire
- Emmanuel THEBAUD - Coopérative de distribution de médicaments vétérinaires COVETO: l’avenir du médicament vétérinaire