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Actualités vétérinaires et scientifiques

Evaluation des Risques de Situations Sanitaires Exceptionnelles majeures pour la santé humaine en France au cours des années 2025-2030

Le Comité de Veille et d’Anticipation des Risques sanitaires (COVARS), saisi par M. le Ministre de la Santé et de la Prévention et Mme la Ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, a analysé les risques de situations sanitaires exceptionnelles (SSE) majeures susceptibles de survenir dans les 2 à 5 prochaines années et publié un avis.

Lire l'avis 

 

Résumé exécutif (voir avis)

le COVARS propose dans l’état actuel des connaissances les analyses suivantes pour les :

Maladies infectieuses

  •  Le risque de SSE majeure est principalement lié aux zoonoses que sont les infections respiratoires pandémiques (grippe zoonotique et nouveaux coronavirus) et aux arboviroses (dengue et infection à virus West-Nile) selon une répartition différente entre métropole et outre-mer. La survenue possible d’une 6 maladie « X » figure dans cette classe ainsi que les infections respiratoires aigües hivernales dont le fardeau récurrent devrait décroitre au cours des prochaines années grâce aux mesures de prévention disponibles, 
  •  Un niveau proche de risque mais moindre, associé à trois autres maladies vectorielles, dont deux arboviroses, Zika et Chikungunya, et la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF), ainsi que les infections à bactéries multi-résistantes.
  •  Un moindre risque de SSE, mais fortement modulé par des facteurs environnementaux (climatiques notamment) et géopolitiques est associé à des maladies à transmission sexuelle ou vectorielle réparties différemment selon les territoires (SIDA, autres IST, tuberculose ultra-résistante, encéphalite à tiques, fièvre de la vallée du rift, rage, gastro-entérites...).

      Facteurs environnementaux

    les risques de SSE majeure sont principalement liés ou favorisés par le changement climatique. Les autres facteurs environnementaux au sens large auront un impact sanitaire aussi, voire plus important, mais cet impact, généralement chronique et réparti de façon plus homogène dans le temps, est plus diffus. La pollution atmosphérique, bien quantifiée et persistante malgré des progrès récents, induit un risque sanitaire majeur, inférieur de moitié environ à celui lié au tabac. Il en est de même potentiellement des risques liés aux agents chimiques, moins bien quantifiés du fait du nombre très important de substances notamment. Les dangers de ces risques environnementaux sont identifiés pour beaucoup (survenue de cancers, maladies cardiovasculaires, métaboliques, endocriniennes ou neurodégénératives) et les études de bio-surveillance documentent une exposition généralisée dont les effets cumulés pourraient être importants. Par ailleurs, en cas de SSE d’origine infectieuse, ces facteurs et leurs conséquences sur la survenue de maladies chroniques favorisent la survenue de pathologies infectieuses et en accroissent la gravité.

  •  Ces estimations de risques de SSE du COVARS, diffèrent peu de celles des autres organismes malgré un objectif spécifique différent, et sont à considérer sous l’angle des connaissances actuelles, encore fragmentaires sur les risques sanitaires liés aux infections et à l’environnement.

 Cette estimation des risques de SSE amène le COVARS à recommander (Partie IV - Réponse à la saisine et recommandations) aux décideurs des mesures spécifiques de préparation et de prévention de chaque risque majeur (déjà recommandées dans les Avis précédents du COVARS) intégrant la mise en place rapide de : 

  • Mesures de prévention et de préparation aux risques de Situation Sanitaire Exceptionnelle majeure, sans attendre et sur des bases rationnelles et documentées, à l’échelon national adapté aux territoires, en coordination avec les instances européennes et internationales, en y intégrant les dimensions de recherche et d’innovation, en favorisant la démocratie sanitaire, permettant un débat sur les dangers considérés prioritaires et les mesures de gestion les plus acceptables socialement. 
  • Développement rapide et soutien des grands plans de préparation et prévention visant à mieux comprendre, synthétiser et hiérarchiser les dangers et risques sanitaires liés aux facteurs environnementaux de nature infectieuse, biologique, chimique ou physique, et psychosociaux (fardeau des maladies liées à l’exposome). 
  • Développement et Soutien d’urgence de programmes de Recherche ambitieux et innovants, interdisciplinaires et intersectoriels, dans une approche Exposome et « Une seule santé », aux échelons national et européen, afin de mieux connaître et préparer par la recherche les risques sanitaires majeurs liés aux infections et aux facteurs environnementaux, et permettre à la recherche française d’être en capacité de jouer pleinement son rôle face à ces risques et au sein de la communauté internationale. 
  •  Prendre la mesure du co-bénéfice que permettrait la reconnaissance du lien étroit entre menaces infectieuses et environnementales, du potentiel de diminution de la tension du système de soins que permettrait le contrôle et la prévention des risques infectieux et environnementaux connus, chroniques comme aigus, ainsi que de la nécessité de construction de socio-écosystèmes en bonne santé en réduisant les facteurs de pollution, de perte de biodiversité, du changement climatique et d’émergence