Aller au contenu principal

Actualités

Rage canine

Protection de la France métropolitaine contre l'introduction de la rage canine

L'Académie vétérinaire de France observant que :

  • en dépit de tous les règlements nationaux et internationaux, des chiens enragés ont été introduits en France à plus de 20 reprises depuis 1968 et 3 fois durant la seule année 2004,
  • ces introductions ont entraîné l'euthanasie de centaines de chiens ou de chats qui avaient été en contact avec ces animaux enragés ainsi que le traitement de centaines d'êtres humains qui avaient pu être exposés à une contamination,
  • les conséquences de telles mesures sont toujours très graves sur le plan humain et coûteuses sur le plan économique,
  • le risque de développement d'une épizootie de rage canine, à partir de chiens importés de pays infectés, n'est pas négligeable comme l'a démontré celle de 1954-1956 dans le Sud-Ouest de la France.

considérant que :

  • la rage des renards a été éradiquée de France métropolitaine depuis le mois d'avril 2001, grâce aux opérations de vaccination mises en place par le ministère chargé de l'agriculture, et que ce pays est donc considéré comme indemne de rage par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE),
  • le territoire français métropolitain reste cependant sous la menace permanente d'une introduction du virus de la rage des animaux domestiques ou sauvages et notamment de celle des chauve-souris,
  • parmi les animaux domestiques, ce sont les chats et surtout les chiens qui représentent le risque le plus élevé d'introduction de la maladie,
  • sur un plan plus général, toute importation d'animaux domestiques ou sauvages en France métropolitaine peut être à l'origine de foyers d'autres zoonoses : fièvre charbonneuse, tularémie, morve, échinococcose granulaire, trichinellose...

recommande que :

  • les réglementations nationales et internationales concernant l'importation dans les pays de l'Union Européenne d'animaux domestiques ou sauvages soient appliquées avec la plus extrême rigueur,
  • ces réglementations soient rappelées aux pays de l'Union Européenne les plus exposés à l'introduction frauduleuse d'animaux provenant de territoires où sévissent des zoonoses non répandues en France,
  • tous les animaux pouvant être exposés à la rage et désignés comme tels par la réglementation française soient correctement identifiés et régulièrement vaccinés contre la rage, et munis d’un passeport sanitaire officiel lors de leurs voyages,
  • le réseau d'épidémiosurveillance de la rage et des zoonoses en France soit renforcé et que les vétérinaires praticiens soient encouragés à rechercher et signaler toute suspicion de ces maladies chez les animaux qu'ils observent,
  • les personnes voyageant à l'étranger soient averties des dangers qu'elles courent et font courir aux autres en important illégalement des animaux de pays à risque, ainsi que de la gravité de cette infraction,

dans le cadre de la politique pénale, l'attention des Procureurs soit attirée sur l'extrême gravité de la faute indirecte que constitue l'infraction d'importation illicite d'animaux, qui peut être la cause initiale de troubles majeurs pour la santé publique.

 

Avis adopté par l'Académie Vétérinaire de France, lors de sa séance du 3 février 2005, à l'unanimité des membres présents