En présentiel : à la Maison des Vétérinaires
1 rue Camille Desmoulin
75011 Paris
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Le terme d’Anthropocène a été initialement proposé par le chimiste atmosphérique Paul Crutzen en 2000. L'intention était de distinguer une nouvelle époque géologique censée succéder à l'Holocène, caractérisé par une chimie de l'atmosphère et des océans et un climat (en particulier la température) relativement stables. Même si l’IUGS (Union Internationale des Sciences Géologiques) a rejeté en 2024 cette proposition, le débat reste ouvert et l’idée d'une transition planétaire majeure au milieu du 20ème siècle apparaît cruciale dans les sciences de l’environnement, les sciences humaines et la politique (Zalasiewicz et al., 2024). L'Anthropocène représente un Système Terre qui a changé de manière irréversible, passant de conditions de relative stabilité de l’Holocène à des changements menaçant l’habitabilité de la terre pour de nombreux organismes dont les humains. Les gaz à effet de serre par exemple témoignent d'une transition abrupte, qui correspond approximativement à une exponentielle sur un graphique, dont le début a pu être situé à la fin du 18ème siècle, soit aux débuts de la révolution industrielle basée sur le recours aux énergies fossiles.
Le concept de « Grande Accélération » après la seconde guerre mondiale a été proposé pour marquer un des éléments déterminants de l’Anthropocène. Les principales caractéristiques de cette transformation sont les suivantes :
Modification de la chimie atmosphérique ; réchauffement du climat ; fonte accélérée des calottes glaciaires et élévation du niveau de la mer ; accélération de l'érosion et de la sédimentation ;
- Prolifération des biens industriels, dont beaucoup sont fabriqués à partir de matériaux artificiels tels que le plastique et émission d’autres polluants dont certains à longue durée de vie comme les biocides (pesticides, antibiotiques, etc.), radionucléides ;
- Artificialisation/anthropisation accélérée des surfaces terrestres libres de glace
- Effondrement de la biodiversité par la biomasse représentée par l’humanité et ses animaux domestiques ainsi que par des destructions d’habitats, des invasions et des extinctions d'espèces sauvages et de variétés domestiques ;
- Croissance rapide d'une « technosphère » composée de systèmes technologiques conçus par l'homme et reliés entre eux à l'échelle mondiale ; effondrement de la diversité culturelle.
Quelle est la place et le rôle des sciences vétérinaires dans ce contexte ? Quels sont les impacts de ces changements sur la Santé Publique Vétérinaire ? Sur le soin et la prescription ? Sur la relation à l’animal ? Comment les vétérinaires peuvent-ils contribuer à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation au changement climatique, la lutte contre l’effondrement de la biodiversité ? Comment s’adaptent-ils eux-mêmes aux nouveaux paradigmes émergeant dans ce monde nouveau plus imprévisible et fluctuant (One Health et les nouvelles conceptions de la santé, telle que celle des écosystèmes, la pluridisciplinarité, l’intelligence artificielle, etc.) ?