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Séances AVF 2025

Les vétérinaires et l'Anthropocène

Séance organisée par la Commission Biodiversité

En présentiel : à la Maison des Vétérinaires
1 rue Camille Desmoulin
75011 Paris 
[Préinscription obligatoire ici - lien à venir]

En distanciel : préinscription obligatoire ici [lien d'inscription à venir]

 

Le contexte…

L’idée d'une transition planétaire majeure au milieu du 20ème siècle apparaît cruciale dans les sciences de l’environnement, les sciences humaines et la politique (Zalasiewicz et al., 2024). L'Anthropocène représente une période récente où le Système Terre a changé de manière irréversible, passant de conditions de relative stabilité  qui l'ont précédé à des conditions menaçant l’habitabilité de la terre pour de nombreux organismes dont les humains. L'augmentation atmosphérique des gaz à effet de serre, par exemple, témoignent d'une transition abrupte dont le début a pu être situé à la fin du 18ème siècle, au début de la révolution industrielle.

Le concept de « Grande Accélération » après la seconde guerre mondiale a été proposé pour marquer un autre changement de l’Anthropocène. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

  • Modification de la chimie atmosphérique ; réchauffement du climat ; fonte accélérée des calottes glaciaires et élévation du niveau de la mer ; accélération de l'érosion et de la sédimentation ;

  • Prolifération des biens industriels, dont beaucoup sont fabriqués à partir de matériaux artificiels tels que le plastique et émission d’autres polluants dont certains à longue durée de vie comme les biocides (pesticides, antibiotiques, etc.), radionucléides ;
  • Artificialisation/anthropisation accélérée des surfaces terrestres libres de glace
  • Effondrement de la biodiversité par la biomasse représentée par l’humanité et ses animaux domestiques ainsi que par des destructions d’habitats, des invasions et des extinctions d'espèces sauvages et de variétés domestiques ;
  • Croissance rapide d'une « technosphère » composée de systèmes technologiques conçus par l'homme et reliés entre eux à l'échelle mondiale ; effondrement de la diversité culturelle.

Quelle est la place et le rôle des sciences vétérinaires dans ce contexte ? Quels sont les impacts de ces changements sur la Santé Publique Vétérinaire ? Sur le soin et la prescription ? Sur la relation à l’animal ? Comment les vétérinaires peuvent-ils contribuer à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation au changement climatique, la lutte contre l’effondrement de la biodiversité ? Comment s’adaptent-ils eux-mêmes aux nouveaux paradigmes émergeant dans ce monde nouveau plus imprévisible et fluctuant (One Health et les nouvelles conceptions de la santé, telle que celle des écosystèmes, la pluridisciplinarité, l’intelligence artificielle, etc.) ?

Zalasiewicz, J., Adeney Thomas, J., Waters, C.N., Turner, S., Head, M.J., et al. 2024. The meaning of the Anthropocene: why it matters even without a formal geological definition. Nature 632, 980–984

Le programme

Matin : les constats

8h30 - 9h : Accueil 

9H - 9h15 : Propos introductifs

Modérateur : Patrick Giraudoux

9h15 - 10h : Qu’est-ce que l’Anthropocène ? Les deux faces d'une nouvelle époque.  Michel Magny, directeur de recherche émérite CNRS, paléoclimatologue, UMR Chrono-environnement, Université de Franche-Comté.

10h - 10h30Que disent le GIEC et l’IPBES sur l’élevage/les élevages/les animaux domestiques ? Hélène Soubelet, DV, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité 

10h30 - 11h : Évolution des maladies zoonotiques. Thierry Lefrançois, conseiller du PDG du CIRAD

11h - 11h30 :Évolution contemporaine de la considération des animaux dans la société française. Emmanuel Thebaut, DV, membre de l’AVF

11h30 - 12h30 : Table ronde : débat avec la salle avec les intervenants

12h30 – 14h00 : Buffet sur place

Après-midi: les perspectives

Modérateur : Christian Dumon

13h30 – 14h00 : Les enjeux du médicament vétérinaire dans l’Anthropocène. Yassine Mallem, professeur de pharma-toxicologie à Oniris

14h – 14h30 : Le vétérinaire en tant que médiateur du respect de la faune auprès des populations locales. Norin Chai, DV, membre de l’AVF

14h30 - 15h00 : Impact environnemental des animaux de compagnie : tout se joue dans la gamelle. Charlotte Devaux, DV nutritionniste,  gérante d’Arginine Formation.

15h00- 15h15 : Vétérinaires pour la biodiversité : une voix vétérinaire engagée pour la défense du Vivant Hugo Sentenac, DV, Maitre de conférences à Chrono-environnement, Université Marie et Louis Pasteur (ex Université de Franche-Comté)

15h15 – 15h30 Eco Veto : considérer l’horizontalité. Marie Fenez, DV, membre du Conseil d'Administration

15h30 - 16h00 : Défis et réponses des vétérinaires dans les pays du Sud face aux mutations de l'Anthropocène: l'expérience d'AVSF Barbara Dufour, DV, Professeur émérite à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, Présidente d’Agronome et vétérinaire sans frontière (AVSF).

16h00 - 16h30 : La durabilité des exploitations bovines dans le quotidien du vétérinaire praticien. Olivier Crenn

16h30 – 17h00 : Le vétérinaire pour animaux de compagnie : quels enjeux dans l’Anthropocène ? Jean-François Rousselot

17h30 - 18h00 : Débat avec la salle avec les intervenants/conclusions

 

Séance des lauréats

Académie Vétérinaire de France
Reconnue d'utilité́ publique par décret du 16 avril 1878
34, rue Breguet 75011 PARIS,

 

Le Dr vét. Jean DEREGNAUCOURT, président de l’Académie vétérinaire de France, vous prie d’assister à la 

SÉANCE DE L’ACADEMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE

DU JEUDI 3 AVRIL 2025, 14h00 - 18h00

A la Séance des lauréats

en présentiel dans l'Amphithéâtre de l'Académie Nationale de Chirurgie 15 rue de l’Ecole de médecine 75006 Paris 

ou en visioconférence par le lien à venir

 

  14h00-14h15 : Introduction par Jean DEREGNAUCOURT, président de l’AVF, Eric Guaguère et Pierre Saï coordinateurs des prix de thèse d’exercice et d’université.

Prix de thèse d’Université 

14H15- 14H35 (dont 5 minutes de discussion)

Points de contrôle des dommages à ADN et ploïdie hépatocytaire : implications dans la pathogénie de la stéatopathie métabolique et l’hépatocarcinogenèse. Pierre Cordier

Prix de thèse d’Exercice

14H35-14H55 (dont 5 minutes de discussion)

Dirofilariose canine à D. immitis et D. repens chez le chien de travail militaire français : enquête de prévalence (2021-2022) et analyse du risque d’introduction de l’agent pathogène en France métropolitaine lors de retours de mission à l’étranger.Amélia Grosbois (ENVA)

14H55- 15H15 (dont 5 minutes de discussion)

Un exemple de circuit synthétique de gènes reposant sur le principe de la boucle fermée pour réguler une maladie métabolique. Clélia Giraudot (Vetagrosup)

15H15-15H35 (dont 5 minutes de discussion)

Valeur pronostique de la distance de la tumeur de la peau des carcinomes mammaires Fabien Lubre (Oniris)

Prix de thèse AMPLI-MUTUELLE

15H35-15H55 (dont 5 minutes de discussion)

Contribution à l’évaluation de l’exposition des bovins au virus de la fièvre hémorragique de Crimée Congo en France Constant Gilui (Vetagrosup)

Introduction par Francis Desbrosse et Christine Médaille  coordinateurs des Bourses étudiant mobilité internationale

16H-16H15 (dont 5 minutes de discussion). Analyse du réseau ACSA (Agents Communautaires en Santé Animale) mis en place par l’association Melindika en Zambie par Astrid Leblond (ENVA).

16H15-16H30 (dont 5 minutes de discussion). Trouver des compromis entre l'utilisation de traitements antiparasitaires et la santé animale, humaine et planétaire par Bertille Coutard (ENVT).

16H30-16H45 (dont 5 minutes de discussion). Détection par biologie moléculaire des résistances au benzimidazole des larves L3 de nématodes, en particulier d’Haemonchus contortus sur les petits ruminants, notamment les caprins par Carla Pugibet (ENVT).

 

Un pot de l’amitié offert par Ampli-Mutuelle clôturera la séance des lauréats de l’AVF 2025.

 

II- PARTIE RÉSERVÉE AUX MEMBRES

 

17h00-17h15 Procès-verbal de la séance académique du 6 mars 2025

17h15-17h30 Informations diverses

17h30- Remerciements et fin de séance par Jean DEREGNAUCOURT

Apport des modèles hamster et primate non humain dans l'étude de la COVID-19

Coordinateurs : Dr vét Hervé BOURHY et Dr vét Sophie Le PODER

Académie Vétérinaire de France

Reconnue d'utilité́ publique par décret du 16 avril 1878

34, rue Breguet 75011 PARIS,

 

Le Dr vét. Jean DEREGNAUCOURT, président de l’Académie vétérinaire de France, vous prie d’assister à la 

SEANCE DE L’ACADEMIE DU JEUDI 6 MARS 2025, 14h00 - 18h00

 

Séance thématique dont le thème sera « Apport des modèles hamster et primate non humain dans l'étude de la COVID-19 » 

 

en présentiel dans l'Amphithéâtre de l'Académie Nationale de Chirurgie 

15 rue de l’Ecole de médecine 75006 Paris 

 

ou en visioconférence avec le lien de connexion :

us06web.zoom.us/j/85411789107

 

PARTIE I (publique)

RECEPTION ET INTRODUCTION : Dr vét Jean DEREGNAUCOURT

SEANCE THEMATIQUE

Apport des modèles hamster et primate non humain dans l'étude de la COVID-19

Coordinateurs : Hervé BOURHY, docteur vétérinaire, docteur d’université,  Directeur du Département Santé Globale et Professeur à l’Institut Pasteur, Paris et Dr vét Sophie Le PODER, docteure vétérinaire, docteure d'université, professeure à l'Enva, UMR de Virologie INRAe-ENVA-ANSES, Maisons-Alfort.

  • 14h10     Présentation de la séance par Sophie LE PODER et Hervé BOURHY
  • 14h20     « Cavité nasale et infection par le SARS-CoV-2 : apport du modèle hamster » par Nicolas MEUNIER, docteur d'université, directeur de recherche INRAe, unité Virologie et Immunologie Moléculaires, Jouy en Josas.
  • 14h50     « Etude de principaux variants du SARS-CoV-2 dans le modèle hamster » par Sophie LE PODER, docteure vétérinaire, docteure d'université, professeure à l'Enva, UMR de Virologie INRAe-ENVA-ANSES, Maisons-Alfort.
  • 15h20     « Neurotropisme du SARS-CoV-2 et long COVID dans le modèle hamster » par Guilherme DIAS DE MELO, docteur vétérinaire, docteur d’université, chargé de recherche, unité de Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie, Institut Pasteur, Paris.
  • 15h50     « Infection expérimentale des primates non humains par les variants du SARS-CoV-2 : étude de la dynamique de la réplication et de la dissémination virale et stratégies de prévention » par Roger Le GRAND, docteur vétérinaire, docteur d'université, directeur IDMIT, CEA, Fontenay-aux-Roses.
  • 16h20 Discussions, suites à donner avec les conférenciers et les participants animées par les coordinateurs. 

PARTIE II (réservée aux membres)

  • Approbation des CR des séances du 9/1 et 23/1.  
  • Questions diverses 

ANNEXES : CV et RESUMES

 

1.« Cavité nasale et infection par le SARS-CoV-2 : apport du modèle hamster » par Nicolas MEUNIER, docteur d'université, directeur de recherche INRAe, unité Virologie et Immunologie Moléculaires, Jouy en Josas..

L’odorat, sens pendant longtemps sous-estimé chez l’homme, a été mis sur le devant de la scène par sa soudaine disparition, survenue pendant la pandémie de Covid-19, dont l’anosmie est un des symptômes majeurs. Pourtant, depuis longtemps, les virus respiratoires ont été associés aux troubles de l’odorat, dont 25 % seraient liés à une infection virale. L’olfaction débute dans le nez, au sein d’un épithélium olfactif qui a la particularité de contenir des neurones en contact direct avec l’environnement. Plusieurs virus respiratoires sont connus pour leur capacité réplicative au sein de cet épithélium dont la grippe (influenza) et le virus de la bronchiolite (VRS, pour virus respiratoire syncytial). Cependant leur tropisme pour ce tissu semble bien moindre que celui du SARS-CoV-2. Le hamster est naturellement infecté par les différents variants du SARS-CoV-2 avec une forme peu sévère associée à une perte d’odorat. La physiopathologie de ce virus dans la cavité nasale des hamsters permet de comprendre les liens existants entre une infection virale et les troubles de l’olfaction.

 

2.« Etude de principaux variants du SARS-CoV-2 dans le modèle hamster » par Sophie LE PODER, docteure vétérinaire, docteure d'université, professeure à l'Enva, UMR de Virologie INRAe-ENVA-ANSES, Maisons-Alfort.

Le hamster syrien peut être infecté par tous les variants du SARS-CoV-2 permettant ainsi de comparer la physiopathologie de ces variants, Dans ce modèle, nous avons étudié différents groupes de hamsters infectés par les variants D614G, Delta et Omicron (BA.1) du SARS-CoV-2 . Nous montrons que  le niveau de réplication virale dans les cornets nasaux des trois groupes de hamsters était équivalent à 4 jours post-infection, alors que la quantité d'ARN viral à 1 jour post-infection était plus élevée chez les animaux infectés par les virus D614G et le Delta que chez ceux du groupe Omicron. En revanche, aucune différence dans les niveaux d'ARN viral ou de marqueurs inflammatoires dans les cornets nasaux n'a été observée entre les animaux infectés par D614G et Delta, à l'exception d'un niveau significativement plus élevé d'IFN-III dans le groupe Delta à 1 jour post-infection. L'analyse histologique a révélé une diffusion plus rapide du virus Delta chez l'animal, atteignant la zone postérieure de la cavité nasale et le poumon dès 24h post-infection. Ainsi avec une étude sur des temps très précoces après l'infection, il est possible de bien distinguer les propriétés physiopathologiques des différents variants du SARS-CoV-2.

 

3.« Neurotropisme du SARS-CoV-2 et long COVID dans le modèle hamster » par Guilherme DIAS DE MELO, docteur vétérinaire, docteur d’université, chargé de recherche, unité de Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie, Institut Pasteur, Paris.

Après une infection par le SRAS-CoV-2, les patients peuvent présenter un ou plusieurs symptômes qui apparaissent ou persistent dans le temps, notamment des symptômes neurologiques comme l'anxiété, la dépression et des troubles de la mémoire à court terme. En utilisant le hamster doré comme modèle, nous apportons des preuves supplémentaires que le SARS-CoV-2 est neuroinvasif et peut persister longtemps dans le système nerveux central. Les hamsters infectés présentent une signature neurodégénérative dans le tronc cérébral, avec une surexpression des gènes de l'immunité innée, et altération de gènes liés à la neurotransmission et au métabolisme énergétique. Enfin, les hamsters infectés manifestent des signes persistants de dépression et d'altération de la mémoire, ainsi que des signes tardifs d'anxiété, ce qui en fait un modèle précieux pour l'étude du Covid long. Nous apportons des évidences que des mécanismes liés au virus, des mécanismes neurodégénératifs et des mécanismes immunométaboliques coexistent dans le tronc cérébral des hamsters infectés et contribuent à la manifestation de symptômes neuropsychiatriques et cognitifs.

les propriétés physiopathologiques des différents variants du SARS-CoV-2.

 

4.« Infection expérimentale des primates non humains par les variants du SARS-CoV-2 : étude de la dynamique de la réplication et de la dissémination virale et stratégies de prévention » par Roger Le GRAND, docteur vétérinaire, docteur d'université, directeur IDMIT, CEA, Fontenay-aux-Roses.

Les modèles utilisant les primates non humains (PNH) ont largement contribué à la recherche préclinique sur la COVID-19. Ils reproduisent la phase aiguë de la maladie observée chez l’humain et ont permis, dès le tout début de la pandémie, l’évaluation in vivo de l’effet antiviral de molécules thérapeutiques repositionnées comme le Remdesivir et l’Hydroxychloroquine, ou des anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2. L’ensemble des vaccins mis sur le marché ont également été testés chez les PNH, accélérant significativement leur développement. L’utilisation des modèles PNH de l’infection par le SARS-CoV-2 sera illustrée par les recherches réalisées au sein de l’infrastructure nationale en biologie et santé IDMIT.

 

Les animaux utilisés à des fins scientifiques : un enjeu pour la société

Académie Vétérinaire de France
Reconnue d'utilité́ publique par décret du 16 avril 1878
34, rue Breguet 75011 PARIS,

 

Le Dr vét. Jean DEREGNAUCOURT, président de l’Académie vétérinaire de France, vous prie d’assister à la 

SÉANCE DE L’ACADEMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE DU JEUDI 6 FEVRIER 2025, 14h00 - 18h00

 

Séance thématique dont le thème sera « Les animaux utilisés à des fins scientifiques : un enjeu pour la société » 

en présentiel dans l'Amphithéâtre de l'Académie Nationale de Chirurgie 15 rue de l’Ecole de médecine 75006 Paris 

ou en visioconférence par le lien ci-contre : https://us06web.zoom.us/j/84095534904 

 

PARTIE I (publique)

RECEPTION ET INTRODUCTION : Dr vét Jean DEREGNAUCOURT

PROTOCOLE ACADEMIQUE

  • 14h00     Hommage au Pr Gilles BOURDOISEAU par le Pr Jean-Luc CADORÉ
  • 14h15     Hommage au Dr vét Jean-Louis GUÉNET, par le Dr vét Xavier MONTAGUTELLI

     

    SEANCE THEMATIQUE

« Les animaux utilisés à des fins scientifiques : un enjeu pour la société »

Coordinateurs : Dr vét Jean-Pierre JÉGOU et Dr vét Xavier MONTAGUTELLI

  • 14h30     Présentation de la séance par Jean-Pierre JÉGOU, docteur vétérinaire, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France
  • 14h40     « Evolution de la perception de la recherche animale dans la société » par Ivan BALANSARD, docteur vétérinaire, docteur en pharmacie, Bureau Éthique et modèles animaux au CNRS, Président du GIRCOR.
  • 15h10     « Perception de la recherche animale par les associations de patients » - Orateur à confirmer
  • 15h40     « La fatigue compassionnelle chez les acteurs de la recherche animale » par Kevin DHONDT, docteur vétérinaire, docteur d’université, Directeur Europe des Services Vétérinaires, Charles River - Research Models and Services, Lyon.
  • 16h10     « Exemples de manifestations mémorielles en hommage aux animaux de laboratoire dans d'autres pays » par Jean-Pierre JÉGOU, docteur vétérinaire, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France.
  • 16h40     Conclusions par Xavier MONTAGUTELLI, docteur vétérinaire, docteur d'université, directeur de recherche à l'Institut Pasteur, Président de la section 1 (Enseignement et Recherche) de l’Académie vétérinaire de France.

PARTIE II (réservée aux membres)

  • Approbation des CR des séances du 9/1 et 23/1 2025.  
  • Questions diverses 

ANNEXES : CV et RÉSUMÉS

 

Présentation de la séance, par Jean-Pierre JÉGOU, docteur vétérinaire, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France.

Tout le monde s'accorde pour mettre fin aux expériences utilisant des animaux dès que ce sera scientifiquement possible. Dans cette perspective, la recherche a réalisé des avancées considérables dans le développement de méthodes alternatives. Mais ce qui est proposé, et nouveau en France, c'est au regard de tous les progrès que la recherche a permis d'accomplir depuis plus d'un siècle, dans le domaine de la connaissance en biologie et dans la prévention et le traitement des maladies de l'homme et des animaux, de reconnaître que ces progrès n'auraient pas été possibles sans la vie des animaux utilisés et que ceci doit susciter une gratitude se manifestant concrètement et publiquement. Les acteurs directement impliqués dans la recherche animale expriment de plus en plus souvent ce besoin de reconnaissance envers les animaux. Par ailleurs, ils sont également nombreux à éprouver des ressentis regroupés sous le terme de fatigue compassionnelle. Enfin, notre société s'est emparée de ces questions et il est du devoir des vétérinaires de contribuer à ces débats et à la reconnaissance de la contribution involontaire des animaux. C'est l'objectif de l'avis récemment rendu par l'Académie Vétérinaire de France et l'objet de cette séance académique.

 

« Evolution de la perception de la recherche animale dans la société », par Ivan BALANSARD, docteur vétérinaire, docteur en pharmacie, Bureau Éthique et modèles animaux au CNRS, Président du Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche (GIRCOR).

L’utilisation des animaux en recherche est un sujet sensible, propice à des interprétations parfois irrationnelles et source de nombreux fantasmes. La culture du silence que la communauté scientifique s’est imposée pendant des décennies a facilité la construction d’une véritable mythologie autour de ce sujet. La majorité des français, même s’ils reconnaissent ne pas réellement connaître la question, reste mal à l’aise avec l’idée d’utiliser des animaux en recherche, tout en étant conscients de leur rôle primordial dans le progrès scientifique et médical. D’autres, de plus en plus nombreux, sont convaincus de l’inutilité absolue des modèles animaux, quitte à remette en question la parole des scientifiques au profit de théories parfois ésotériques. C'est dans ce contexte que l'utilisation des animaux en recherche s'est invitée dans le débat politique, comme en témoignent désormais, les prises de position de tous les partis sur la question.

 

« Perception de la recherche animale par les associations de patients » - Orateur à confirmer

 

« La fatigue compassionnelle chez les acteurs de la recherche animale » par Kevin DHONDT, docteur vétérinaire, docteur d’université, Directeur Europe des Services Vétérinaires, Charles River - Research Models and Services, Lyon.

La fatigue compassionnelle peut se définir comme le sentiment d’épuisement physique et émotionnel que les soignants sont susceptibles de développer au contact de la souffrance de ceux dont ils prennent soin. Ce concept, d’abord développé dans le champ de la médecine humaine, s’est progressivement étendu à celui de la médecine vétérinaire puis de l’expérimentation animale. Dans ce contexte, nous aborderons les origines et les conséquences de ce mal de ceux qui soignent et quelles pistes concrètes qui permettent de s’en prémunir.

 

« Exemples de manifestations mémorielles en hommage aux animaux de laboratoire dans d'autres pays », par Jean-Pierre JÉGOU, docteur vétérinaire, Président honoraire de l’Académie vétérinaire de France.

Dans l’esprit de ce qui existe dans certains pays étrangers, un avis récent de l’AVF recommande aux institutions utilisant des animaux à des fins scientifiques, d’impliquer les personnes et les organisations dans une démarche de reconnaissance de la contribution de ces animaux au progrès des sciences et de la médecine. Pour exprimer la gratitude qui leur est due et l’importance d’en faire mémoire un lieu physique ou un espace virtuel de reconnaissance pourraient s’accompagner d’évènements mémoriels. Les collectivités locales ou l’état, en partenariat avec le milieu associatif pourraient contribuer à partager une reconnaissance collective vis-à-vis des animaux utilisés à des fins scientifiques matérialisée par une plaque ou une statue d’hommage dans un lieu public de mémoire avec des actions éducatives et de sensibilisation en direction du grand public. 

 

Séance de l'Académie vétérinaire de France

Jeudi 23 JANVIER 2025, 14h00 - 18h


en présentiel à l’Académie d’Agriculture de France (AAF)

Amphithéatre d’honneur

18 rue de Belchasse 75007 Paris

POUR VENIR à l'AAF

En distanciel 

sur la chaine YOUTUBE

 https://www.youtube.com/channel/UCxERz8wtBBH9VXfgJOfVODA

 

Présidence de M Jean DEREGNAUCOURT

 13h45 – 14h00 : accueil des participants
- 14h00 – 14h10 : Mot d’accueil par le Président.

PARTIE PUBLIQUE

  • 14 H 10 Hommage au Professeur Henri BRUGERE par Jeanne BRUGERE

Séance thématique : coordinateur François VALON

  • Infections émergentes
    • 14 H 30 Situation épidémiologique de la FCO , de la MHE et de la FA en France et en Europe, Stéphan ZIENTARA.
    • 15 H Mécanismes structuraux des infections par les virus à ARN enveloppés : vers une compréhension des origines de la vie?. Bertrand SAUNIER.
    • 15 H 30 DISCUSSION : Maladies infectieuses émergentes.
  • communications libres  
    • 16 H 00 Les investigations d’intoxications autres qu’aiguës dans les ruchers en considérant les possibilités et les limites pour le clinicien, Lionel GRISOT.                   
    • 16 H 30 « Nutrition enrichie et nutraceutiques dans l’arthrose canine et féline », Eric TRONCY.

                                           

PARTIE II (réservée aux membres)

  • 17 H Approbation des CR des séances du 12/12 et du 9/1
  • Retour du CA du matin
  • Questions diverses

 

ANNEXES : CV et RESUMES

Situation épidémiologique de la FCO et de la MHE en France et en Europe  par Stéphan ZIENTARA

Stéphan Zientara (60 ans) est titulaire d’un doctorat en médecine vétérinaire depuis 1987 (ENVN), docteur d’Université depuis 1995 et a obtenu une HDR en 2001. Stéphan Zientara est directeur du laboratoire de santé animale de l’Anses à Maisons-Alfort (France), responsable du laboratoire de référence de l'Union européenne sur les maladies équines et du laboratoire de référence de l'OMSA sur la MHE et responsable adjoint du laboratoire de référence de l'Union européenne sur la fièvre aphteuse. Stéphan Zientara est expert en santé animale auprès d'organisations internationales telles que l'OMSA (Organisation mondiale de la santé animale), la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture), l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et l'UE (Commission européenne) sur les maladies virales (peste équine, fièvre aphteuse, fièvre catarrhale ovine, West Nile, ...). Il a participé à de nombreux projets de recherche financés par l'UE. S. Zientara a été élu depuis 2019 président du comité scientifique du Comité scientifique de la commission FAO/Union européenne sur le contrôle de la fièvre aphteuse. Il est expert pour l'OMSA sur la peste équine. Ses recherches portent sur plusieurs aspects de la virologie animale, en particulier l'étude des interactions entre le virus et l'hôte et l'évolution des populations virales par recombinaison génétique et réassortiment chez les orbivirus. Il est auteur ou co-auteur de plus de 500 articles (276 publications internationales dans PubMed, 2024).

E-mail correspondant : Stephan.Zientara@anses.fr

Résumé : en 2023, en France, deux orbivirus ont défrayé la chronique sanitaire : le virus de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et le virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui appartiennent tous les deux au genre Orbivirus. Sept sérotypes (EHDV1, 2, 4-8) sont décrits pour le virus de la MHE alors que 36 le sont pour le virus de la FCO. Ces deux virus sont transmis aux ruminants par des moucherons piqueurs du genre Culicoides. Ces deux infections sont inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire de l’OMSA et sont aussi classées DE dans la nouvelle loi européenne de santé animale. Différents sérotypes du virus de la FCO (1, 2, 3, 4, 6, 8, 9, 11, 14, 16) ont émergé en Europe depuis 1998. En 2024, la France continentale est infectée de façon enzootique par les sérotypes 4 et 8. En 2023, notre laboratoire a identifié un nouveau variant du virus de la FCO sérotype 8 dans l’Aveyron et dans les départements voisins, souche qui a manifesté un pouvoir pathogéne important pour les ovins. Pour ce qui concerne la MHE, alors que plusieurs sérotypes ont circulé les 2 dernières décennies dans les pays du sud du bassin méditerranéen, l’un de ces sérotypes, l’EHDV8, a été détecté pour la 1ere fois pendant l’automne 2022, en Sardaigne, en Sicile et en Andalousie où il a provoqué chez des bovins des signes cliniques similaires à ceux observés pour la FCO. Ce sérotype a infecté la France continentale en 2023.

En 2024, le virus de la FCO de sérotype 3 a envahi le nord de l’Europe pendant l’été mais a aussi atteint le Portugal, l’Espagne et la Grèce. Enfin, en octobre 2024, un nouveau sérotype du virus de la FCO (le 12) a été identifié aux Pays bas.

Cette communication décrira la situation épidémiologique de ces deux maladies (FCO et MHE) en France (et en Europe) en 2023 mais aussi en 2024.

 

Mécanismes structuraux des infections par les virus à ARN enveloppés : vers une compréhension des origines de la vie? par  Bertrand SAUNIER.

Bertrand SAUNIER MD, PhD. Unité de Virologie Structurale, Institut Pasteur, 75015 Paris.Ancien interne des Hôpitaux, ancien Assistant Hospitalo-Universitaire, spécialisé en Endocrinologie et Médecine Nucléaire. Master d’Informatique/Statistiques Médicales et d’Endocrinologie (Universités Paris-Sorbonne et Paris-Sud), Thèse de Biochimie (spécialité Endocrinologie) à la Faculté des Sciences de l’Université Paris-Sorbonne, Habilitation à diriger les recherches de l’Université Paris-Cité.

Chercheur Inserm (Paris, Kremlin-Bicêtre, Créteil), séjour de 7 ans ½ aux États-Unis (National Institutes of Health), affecté à l’UMR 3569 de Virologie du CNRS (Unité de Virologie Structurale, Institut Pasteur Paris). Travaux en Signalisation Cellulaire, Neurologie et Virologie (virus de l’hépatite C, Flaviviridæ).

Résumé : les virus sont des organismes beaucoup plus simples et petits que les cellules eucaryotes ou même bactériennes qu’ils infectent pour se reproduire. Après leur réplication, ils libèrent des virions portant à leur surface des protéines d’adressage vers —et d’entrée dans— de nouvelles cellules. Les virus enveloppés à génome d’ARN simple brin (ARNg) constituent une importante source d’agents pathogènes chez les humains (par ex., filovirus Ebola et bétacoronavirus Sars-Cov-2) et les animaux (par ex., phlebovirus de la fièvre de la vallée du Rift et alphavirus de l’encéphalite équine vénézuélienne), notamment à cause des nombreuses mutations dont ils font l’objet. 

 Leurs protéines d’enveloppe sont organisées en multimères d’hétérodimères. En général, chaque hétérodimère comporte une coiffe d’adressage recouvrant une nano-machine qui catalyse la fusion des membranes virales et cellulaires. Cette étape permet la libération de l’ARNg à travers la membrane à la surface de la cellule cible, ou à travers celle d’une vésicule interne, et initie le cycle infectieux. Trois classes de nano-machines ont été identifiées, respectivement constituées d’hélices alpha, de feuillets béta ou d’un mélange des deux. Les deux premières classes ont été les mieux étudiées et comportent des disparités d’organisation.

Dans la famille[1] des Flaviviridae, deux types de protéines de fusion ont été identifiées. Celles du genre ortho-flavivirus, organisées en dimères d’hétérodimères, appartiennent à la seconde classe ; après acidification intracellulaire, elles se regroupent en trimères d’hétéro-dimères. Plus récemment, les protéines de fusion des autres genres classiques de cette famille —hépacivirus, pégivirus et pestivirus— ont été suggérées appartenir à une nouvelle classe, dont l’organisation et la structure n’ont pas été entièrement élucidées. De telles divergences structurales interrogent sur la phylogénie des Flaviviridae

Des prédictions structurales (par ex. AlphaFold) ont suggéré l’hypothèse d’un apport de matériel génomique en provenance de virus non identifiés, pour expliquer cette discontinuité phylogénétique. Des traces génétiques retrouvées chez les descendants d’hôtes ancestraux (EVEs) feraient remonter l’origine des Flaviviridae à des centaines de millions d’années. C’est amplement suffisant pour perdre la trace de formes virales de transition. Toutefois, des genres viraux non classiques, génétiquement intermédiaires aux deux groupes précédents, ont été identifiés récemment. Des prédictions structurales les concernant questionnent l’hypothèse d’une rupture dichotomique des Flaviviridae.

Des scénarios similaires sont envisagés pour les autres familles virales.[2] De telles discordances génétiques, structurales et fonctionnelles obèrent l’efficacité et la faisabilité d’une surveillance globale et systématique des mutations virales pour prévenir l’émergence et la dissémination de nouvelles infections. [3] Agir rapidement à partir des premiers cas observés, humains ou animaux, semble donc préférable, mais requiert au préalable de développer, outre des réseaux de surveillance, des outils de détection/criblage adaptés au terrain. 


[1] Taxonomie des virus : Ordre (suffixe : -virales) ; Famille (suffixe : -viridae) ; Sous-famille (suffixe : -virinae) ; Genre (suffixe : -virus) ; Espèce.

[2]The evolutionary history of vertebrate RNA viruses.Nature, 2018;556(7700):197-202. doi: 10.1038/s41586-018-0012-7.

 

Les investigations d’intoxications autres qu’aiguës dans les ruchers en considérant les possibilités et les limites pour le clinicien par Lionel GRISOT.  

Lionel GRISOT – DMV ; D.E. en Droit et Expertise vétérinaire (ENVT, 2016) ; D.U. de Médiateur (Université Besançon, 2019) ; D.I.E. de Pathologie apicole (Oniris, 2023)

Praticien mixte dans le Haut-Doubs (depuis 1991); vétérinaire inspecteur abattoir multi-espèces (depuis 2011, temps partiel) ; expert près la CA de Besançon (depuis 2012) et la CAA de Nancy (depuis 2014); expert externe ANMV (depuis 2016), Anses CES Santé et Bien-être des Animaux (depuis 2018); SNGTV Commission SSA (depuis 2017), Commission Epidémiologie (depuis 2022)

Résumé : les intoxications subaiguës et chroniques demeurent encore actuellement méconnues et, au regard de la pluralité des facteurs de stress susceptibles d’affaiblir les abeilles et les colonies, particulièrement complexes à identifier. De plus, leur expression clinique peut être variable d’un rucher à l’autre, voire d’une colonie à l’autre. Les conséquences cliniques au niveau des individus, adultes ou immatures, peuvent être catégorisées selon deux types : les intoxications létales et les intoxications sublétales, lesquelles sont un peu mieux décrites et connues depuis peu. 

Les co-expositions sont constamment présentes chez l’abeille, selon des combinaisons variables (Varroa, virus, bactéries, microsporidies, contaminants environnementaux, disponibilités et qualité des ressources alimentaires, pratiques apicoles plus ou moins bien maîtrisées, etc.). L’effet potentialisant et aggravant de concentrations sublétales de certaines substances toxiques, vis-à-vis d’agents pathogènes, est connu. Ces associations montrent des effets de synergie qui représentent une menace pour le bon état de santé des colonies. Ces connaissances récentes complexifient la démarche diagnostique du clinicien, qui doit également prendre en compte les facultés d’adaptation et de résilience du super-organisme, susceptibles de retarder ou de modifier les signes cliniques attendus et leur gravité.

Au cœur de cet exposome multifactoriel, il est particulièrement difficile de déterminer le rôle respectif de chaque co-facteur identifié dans une colonie d’abeilles présentant des troubles de santé. Les investigations générales à mener ne dérogent pas aux règles habituelles de l’examen clinique d’un rucher et de colonies malades. Cependant, faute de signes cliniques pathognomoniques, la complexité des troubles induits par les intoxications subaiguës ou chroniques conduit nécessairement le clinicien à recourir à des analyses toxicologiques, dont l’interprétation peut s’avérer difficile. En considérant la temporalité des événements, le clinicien cherchera à objectiver les causes déterminantes et/ou prépondérantes dans la rupture de l’équilibre vital du super-organisme et dans la survenue des différents signes cliniques observés sur les abeilles et les colonies. Les nombreuses incertitudes rencontrées au cours des investigations pourraient aboutir à des erreurs de diagnostic, par défaut comme par excès, que le clinicien s’efforcera d’éviter ou, à tout le moins, qui le conduiront à relativiser ses conclusions dans un certain nombre de cas.

 

« Nutrition enrichie et nutraceutiques dans l’arthrose canine et féline », Eric TRONCY.

Le Dr Eric Troncy est professeur de pharmacologie et directeur du Groupe de recherche en pharmacologie animale du Québec (GREPAQ) à la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l'Université de Montréal (QC, Canada).

Lauréat de l'École nationale vétérinaire de Lyon – Université Claude-Bernard, le Dr Troncy a également effectué un résidanat et une maîtrise-ès-sciences en anesthésiologie vétérinaire, un doctorat en sciences biomédicales à l'Université de Montréal et un doctorat en pharmacologie-pharmacochimie à l'Université Louis Pasteur de Strasbourg (France).

Il est un membre reconnu de la communauté scientifique vétérinaire pour ses travaux sur la douleur animale, son évaluation (métrologie de la douleur) et sa prise en charge. Il a été nommé « Vétérinaire de l’année 2001 » en France, « Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole » de la République française en 2009 pour son dévouement à la promotion de la gestion de la douleur animale, reconnu « Chercheur de l’année en 2010 et en 2018 » et « Excellence en supervision de la recherche en 2013 et en 2021 » par la FMV de l’Université de Montréal. Financé par des organismes internationaux, nationaux et provinciaux, son programme de recherche appliquée est également bien connecté à l’industrie biomédicale (Meilleur partenariat industrie-université de l’année au Québec en 2013). Il a supervisé 31 stagiaires de recherche, 35 étudiants à la maîtrise, 15 thèses d’exercice, et 19 étudiants au doctorat ; est l’auteur de 205 publications de recherche évaluées par des pairs, de 46 publications d’érudition, de 188 présentations invitées et de 302 résumés scientifiques.

Plus récemment, ses travaux ont porté sur les mécanismes de sensibilisation à la douleur, le contrôle de cette dernière par la pharmacologie, les nutraceutiques et la thérapie génétique, et son influence sur la perception sensorielle, ainsi que sur les communications bidirectionnelles dans la relation humain-animal.

Résumé :l’arthrose, en raison de sa prévalence élevée (10-20%), demeure une problématique commune en médecine des animaux de compagnie. Les facteurs de risque de l‘arthrose canine sont bien documentés, ils incluent notamment la génétique, la stérilisation, le poids et la taille du chien, ainsi que des caractéristiques et la conformation spécifiques à la race. Pendant longtemps considérée comme une atteinte « normale » de l’animal âgé, l’arthrose se manifeste souvent en-deçà des 4 ans d’âge et si le clinicien adopte une approche proactive de l‘arthrose, cela pourrait avoir des effets bénéfiques à long terme pour les chiens et les chats. Toutefois, l’usage des agents pharmacologiques se heurte à une marge thérapeutique réduite sur une longue période (AINS, corticoïdes), ou pas encore clairement définie (anticorps monoclonaux), ou encore à une efficacité plus ou moins nébuleuse (tramadol, gabapentine, médecine régénératrice utilisant des agents biologiques, agents structuromodulateurs comme le pentosan). En parallèle, le domaine des nutraceutiques dans l’arthrose a largement profité de contraintes réglementaires plus légères et s’est installé comme une alternative populaire sans disposer d’évidences factuelles supportant leur utilisation raisonnée.

Le recours à une méthodologie optimisant l’extraction des données dans le cadre d’une revue systématique des publications scientifiques sorties jusqu’en 2022 a permis de procéder à une métanalyse originale statuant sur l’efficacité des différents nutraceutiques rapportés dans la littérature. Ces derniers sont administrés sous formes de suppléments ou d’additifs présents dans des diètes enrichies. Quels sont-ils efficaces, clairement sans intérêt, ou manquent encore d’évidence scientifique pour se positionner ? Ces éléments seront détaillés dans cette présentation, incluant les doses et durées d’exposition. Puis ils seront complétés par les publications sorties entre 2022 et 2025 qui permettent d’avancer dans l’approche raisonnée de l’arthrose sur les bienfaits attendus pour nos patients canins et félins.