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Polémiques à propos des traitements anti-Covid 19 : l'ivermectine est-elle toujours dans la course ?

Un article publié dans l'édition du Monde du 13 avril 2021 rappelle que cet antiparasitaire fait l’objet d’un regain d’intérêt dans la lutte contre l’épidémie due au SARS-CoV-2 alors que son efficacité reste encore à prouver...

Dès les premières lignes de l'article, le ton est donné : "Ce médicament antiparasitaire est devenu, en quelques mois, la nouvelle obsession de ceux qui défendaient autrefois le protocole du professeur Didier Raoult"...

Il est vrai que les arguments en faveur de l'efficacité de l'ivermectine demeurent à ce jour très peu nombreux. On peut tout de même citer une étude in vitro, une étude utilisant un modèle animal et une observation dans un Ehpad de Seine-et-Marne dans lequel une épidémie de gale avait nécessité l'administration d'ivermectine.

L'étude en Ehpad a été pilotée par le Dr Charlotte Bernigaud et le Pr Olivier Chosidow du Service de Dermatologie du CHU Henri Mondor. Les cas probables ou confirmés (PCR) de Covid-19 de l’Ehpad entre le 5 mars 2020 et le 15 mai 2020 ont été identifiés, facteurs de risque, sévérité et mortalité précisés. Durant cette période, les infections Covid-19 et décès des autres EHPAD du 77 étaient déclarés à l’ARS.

Pour lutter contre l'épidémie de gale, 69 résidents et 52 personnels de l'Ehpad ont reçu un traitement à base d'ivermectine. Onze sujets ont présenté une Covid-19 probable ou certaine (7/69 résidents et 4/52 personnels, fréquence 10,1%) ; 90,9% (10/11) des résidents ont eu une Covid-19 minime, sans oxygène ou hospitalisation, aucun mort n'est à déplorer. Parmi les 177 Ehpad du 77, 45 ont été inclus comme contrôles, soit 3062 résidents. Parmi eux, 22,6% [95%IC 16,3-28,9] ont eu la Covid-19 versus 1,4% pour l'Ehpad (avec ivermectine) avec une mortalité attribuable de 4,9% [95%IC 3,2-6,5] versus 0% pour l'Ehpad (avec ivermectine).

Le Pr Olivier Chosidow et le Dr Charlotte Bernigaud sont des experts mondialement reconnus de la gale chez l'homme. En étroite collaboration avec le Pr Jacques Guillot de l'EnvA, ils ont développé un modèle animal permettant d'évaluer l'efficacité de nouveaux traitements acaricides.