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AVIS 2021-2 : Avis inter-académique "One Health, Un Monde, Une Santé" des Académies des Sciences, de Médecine, Vétérinaire et de Pharmacie.

Les crises sanitaires récurrentes que nous venons de connaître (Sisa, ESB, SRAS, MERS, grippes, SAES-CoV-2) ont toutes une origine animale, ce qui devrait conduit-re à un rapprochement des filières médicales humaine et vétérinaire.

One Health - Un Monde, une seule Santé

Le nécessaire décloisonnement entre santé de l’Homme et santé de l’animal

Avertissement

Cet avis ne concerne qu’une petite partie du vaste concept « One Health- Une seule santé ». Il s’agit seulement d’une première mais nécessaire étape vers l’application concrète de son contenu sur le terrain, dans notre pays. De nombreux autres aspects seront abordés ultérieurement, sans oublier celui de l’environnement.

Télécharger l'Avis ici

Les crises sanitaires récurrentes que nous venons de connaitre (sida, ESB, SRAS, MERS, grippes, SARS-CoV-2) ont toutes une origine animale, ce qui devrait conduire à un rapprochement des filières médicales humaine et vétérinaire. Celui-ci a déjà fait l’objet dès 2008 d’une recommandation commune de grands organismes internationaux (OMS, FAO, OIE, UNICEF, Banque mondiale, Unisic) qui ont publié un document intitulé : « Un Monde, une seule Santé : un plan stratégique pour réduire les risques des maladies infectieuses à l’interface des écosystèmes humains-animaux ». Ce plan a été adopté par la conférence interministérielle sur la grippe aviaire de Charm El-Cheikh en octobre 2008.

Force est de constater que la situation ne progresse malheureusement pas ou très peu en France. Les cloisonnements entre médecine humaine et médecine vétérinaire restent, à quelques exceptions près, inchangés, que ce soit en matière de recrutement ou de formation des étudiants qui ne relèvent pas du même ministère. Par ailleurs, chercheurs en médecine humaine et vétérinaire relèvent généralement d’instituts de recherche différents. Si cela est compréhensible, on peut néanmoins regretter qu’il n’y ait pas plus d’interactions entre eux, peu de programmes communs, pas ou très peu d’écoles doctorales ou de laboratoires communs, ni d’enveloppes budgétaires ouvertes aux uns et aux autres.

Les errements et la polémique de l’an dernier, lors de la mise en place du dépistage de la Covid-19, constituent un exemple concret de la nécessité d’un décloisonnement entre médecine vétérinaire et médecine humaine. Le rapprochement des deux filières aurait permis de perdre moins de temps avant l’utilisation pratique des appareils de diagnostic par PCR mis à disposition par les laboratoires vétérinaires et cela aurait évité à une agence régionale de santé de demander un audit des laboratoires vétérinaires de sa région, ce qui témoigne de l'existence de cloisons étanches entre les deux systèmes.

Tout en soulignant l'espoir né de quelques initiatives, notamment PREZODE, annoncée à l'occasion de One Planet Summit le 11 janvier dernier à Paris, l’Académie des sciences, l’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de pharmacie et l’Académie vétérinaire de France souhaitent, par le présent avis, appeler l’attention des autorités de notre pays, des média et du grand public, sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires à un rapprochement des deux filières professionnelles en santé humaine et santé animale. Ces académies se tiennent à disposition des autorités pour étudier avec elles toutes les améliorations concrètes qui pourraient être apportées dans ce domaine.

Certaines de ces applications ne dépendent que d'une volonté politique, à commencer par le rapprochement des voies de formation scientifique des futurs professionnels de la santé humaine et de la santé animale, l'ouverture de lignes importantes de financement d'écoles doctorales communes et de projets de recherche communs aux deux filières, et une gestion de ces voies de formation par une autorité ministérielle unique.